Les modèles de la maladie, avec leurs réussites et leurs limites, répondent à des contextes sociaux particuliers et au niveau de conscience de ceux qui y participent. Cet article présente des cadres conceptuel qui ont marqué l’étude de la maladie, puis une traduction d'un remarquable article de Richard Bolstad de 1995 « NLP: Beyond The Disease Model To Healing » sur les divers modèles d’étude de la maladie.
Un modèle est un cadre de référence, un paradigme constitué de croyances, le souvent implicites, à partir desquelles ceux qui s’intéressent à la maladie vont organiser l’observation du réel, orienter les recherches des causes ou des conséquences, élaborer des hypothèses, décider du traitement approprié. Comme nous le montre Richard Bolstad, la maladie varie en fonction les types de sociétés. Les modèles de la maladie ont une histoire et sont voués à évoluer en même temps que les vérités médicales. Chaque modèle, avec ses réussites et aussi ses excès, répond à un contexte historique particulier et au niveau de conscience de ceux qui y participent. Comme nous le montre Richard Bolstad, le danger est de rester enfermé dans le cadre d'un modèle unique, d'une vision unique de la santé, de la maladie et de la guérison. La compréhension de ces modèles permet de mieux comprendre les prises de positions parfois radicales au sein d’une communauté scientifique ou non scientifique, comme nous montre l’exemple de la pandémie du Covid, tant débattu sur les réseaux sociaux ou dans la rue. Pour les historiens, trois cadres conceptuels ont marqué l’étude de la maladie.
Le modèle biomédical qui prédomine actuellement, donne une conception mécanique de la maladie. Celle-ci est perçue comme une entité que l’on peut isoler de l’individu qui en souffre, elle est due à un agent pathogène (viral, bactérien ou génétique) qu’il convient de corriger par une médecine basée sur les preuves. Dans ce modèle, la solution est le traitement approprié et la relation soignant-soigné n'a pas sa place. C'est une médecine qui depuis un siècle a produit des miracles et à laquelle nous devons notre allongement de vie et notre qualité de vie. La recherche est focalisée sur les traitements curatifs ou préventif et l’identification du gène de l’obésité, de l’arthrite, du cancer du sein, de l’alcoolisme ou de la schizophrénie...etc.
Le modèle biopsychosocial (depuis les années 70) Il ne remet pas fondamentalement en cause le modèle biomédical mais y intègre de nouveaux facteurs étiologiques, par exemple l’environnement physique et social des individus, et les facteurs psychologiques et spirituels de la maladie. Les réponses du modèle biopsychosocial doivent alors prendre en compte les divers aspects de la personne, les habitudes de vie, et pas seulement l’organe malade, et aussi la relation corps-esprit.
Le modèle éco-systémique (depuis les années 80) vise à rendre compte des relations entre les paramètres biologiques, psychologiques, environnementaux et culturels de la santé. L’ensemble de ces facteurs forment un système dans lequel les éléments s’influencent mutuellement, un système doté de capacité d'auto-réparation ou d’auto-guérison. La santé est perçue comme la résultante d'un équilibre des interrelations entre les facteurs du système, et non pas d’un élément pris séparément. Le symptôme est une communication à propos d'interactions dysfoncionelles au sein du système dans lequel les relations ont une importance clé. La qualité de présence de l'intervenant médecin ou coach est en mesure d'influence l'ensemble du système. Ce modèle peut parfois s'opposer au modèle biomédical et ses solutions thérapeutiques ou préventives (vaccination) en mettant en avant les bénéfice d'une vie saine. Les causes des maladies étant multifactorielles, la réponse se focalise, non plus sur la maladie, mais sur l’obtention d’un nouvel équilibre de vie dont la guérison n’est qu’une conséquence. L'approche éco-systémique de la santé intégre les autres modèles médicaux, tout en ayant l'avantage d'apporter de nombreux choix d'intervention et d'accorder une place imortante à la relation soignant-soigné.
Il est intéressant de noter que de nombreux développeurs de la PNL, comme pour de nombreuses approches de développement personnel née dans les années 80, ont adopté le modèle éco-systémique de la maladie et de la santé, pour compléter les modèles biomédicaux et biopsychosociaux encore prédominants. La PNL a pour raison d'être est de modéliser l’excellence de l'expérience humaine dans tous les domaines de vie, dont celui de la santé, et a certainement trouvé bien plus de réponse dans une approche globale de la santé que dans le modèle biomédical. Et répétons que ces modèles ne s'excluent pas et ont pour vocation à se compléter et surtout d'élargir les possibilités d'ammélioration de l'état de santé du patient. Les experts de la PNL ne se focalisent pas sur un état présent (par exemple la maladie) mais cherchent à modéliser (formaliser) l'expérience de ceux qui ont réussi à gérer le contraste entre un état présent insatisfaisant et un 'état souhaité (santé, guérison...). Comment ont-ils organisé, en plus des soins médicaux, les différents aspects de leurs expériences subjectives. Richard Bolstad rappelle de façon très pertinente que l’utilisation des techniques PNL dans le cadre d'un modèle de maladie (une technique pour chaque symptôme) est un non-sens, et viole les présupposés essentiels de la PNL. Le nom attribué à la maladie décrit un état présent qui peut être le plus souvent remarquablement bien soigné par la médecine moderne, mais ne peut en rien prévoir l'a réalisation d'un désiré, ce qui est du ressort du seul sujet, du moins pour les maladies chroniques. Les techniques et modèles PNL n'ont pas de prétentions à vouloir soigner un symptôme, et si c'est le cas c'est un mensonge à dénnoncer. Les techiniques et modèles PNL n’ont pour but que de faciliter un processus "d'auto-réparation" dont chaque humain est déjà doté, et qui fait intevenir les relations entres facteurs qui se trouvent dans le potentiel de transformation des relations corps-esprit. Ces processus Dr Jean Luc Monsempès
Au-delà du modèle de la maladie, celui de la guérison
Une traduction de l’article de Richard Bolstad publié en 1995 sous le titre NLP, Beyond the Disease Model to Healing
La naissance de la maladie
Les médecins décrivent la maladie comme "un schéma désordonné de l’organisation corporelle, des fonctions et les activités mentales" se produisant chez plusieurs personnes, "avec une fréquence telle qu'elle suggère une cause commune"(1) En tant que praticien PNL, deux présupposés m'intéressent particulièrement dans cette description. Premièrement, la maladie est désordonnée. Deuxièmement, la maladie a une cause spécifique (et dans l'esprit des médecins, cette cause est généralement un germe ou un gène).
Le modèle de la maladie, bien qu’il représente une avancée historique, n'est qu'une façon de considérer (un recadrage ?) de ce qui se passe lorsqu'une personne est malheureuse. En fait, ce modèle est quasiment à l'opposé du modèle utilisé par les développeurs de la PNL. Depuis les deux derniers siècles, le modèle de la maladie est devenu la principale manière de comprendre la condition humaine. Nous avons tellement accepté ce modèle que nous avons complétement oublié qu'il ne s'agit que d'un cadre, une carte, une manière particulière de se représenter ce qu’on nomme la maladie (la carte n'est pas le territoire). Le modèle de la maladie s'est développé sous sa forme moderne au XVIIIe siècle, à partir de la philosophie de vie incarnée par le Français René Descartes. Descartes imaginait l'univers matériel comme un gigantesque mécanisme d'horlogerie dans lequel les esprits de l'humanité vivaient comme des "fantômes dans une machine". La maladie représentait une panne de la machine. Au XIXe siècle, des chercheurs tels que Lister, Pasteur et Koch ont trouvé la cause de cette panne : les germes. Cette explication mécaniste de la maladie physique a remplacé les notions traditionnelles de maladie comme "punition divine".
Dans les récits bibliques, les germes et les gènes étaient inconnus. A leur place on trouvait les péchés d'un individu ou de ses ancêtres. Dans Jean 9.1, les disciples rencontrent un homme aveugle de naissance et demandent à Jésus : "Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ?". Ce antique recadrage (ou manière de concevoir la maladie) a mené à la cruelle persécution de "pécheurs" tels que les lépreux. Aujourd'hui, les chrétiens fondamentalistes l'appliquent volontiers aux malades du sida ("une punition de Dieu contre les gays"). Notre société a maintenant abandonné le refrain du "péché" pour adopter celui de la "maladie". De nos jours, les disciples demanderaient : "Rabbi, cette maladie a-t-elle été causée par des germes ou des altérations génétiques ?". La réduction du champ du blâme est évidente et la bienvenue.
Le modèle de la maladie envahit notre monde
Au XXe siècle, ce modèle de la maladie s’est répandu, ou s’est imposé dans deux autres domaines de vie auparavant régis par le modèle du péché. Tout d'abord, le domaine psychiatrique. En 1937 (2), Sigmund Freud expliquait : "Le moment où un homme commence à s'interroger sur le sens et la valeur de la vie, il est malade." Au cours du siècle dernier, la psychiatrie a travaillé avec acharnement pour tenter d'appliquer le modèle de la maladie à un éventail toujours plus large de malheurs humains. Le Dr James Ballenger annonce fièrement dans Clinical Psychiatry News (novembre 1988) : "Le prochain gène de maladie psychiatrique à identifier pour pourrait être celui du trouble panique."
La troisième expansion du modèle de la maladie s'est produite en grande partie à partir des travaux du Dr Robert Smith, cofondateur en 1935 des Alcooliques Anonymes, qui a décrit l'alcoolisme comme "une allergie à l'alcool." En suggérant que l'alcoolisme était une maladie progressive et congénitale, les AA ont déplacé l'attention sur les campagnes contre la consommation de drogues. Auparavant, le « mouvement de tempérance » soutenait que tout le monde devait s'abstenir de consommer de l'alcool. En 1933, la loi sur la prohibition que le « mouvement de la tempérance » avait appliquée a été abrogée, n'ayant absolument pas réussi à produire les miracles sociaux qu’ils avaient promis pour les États-Unis. Les Alcooliques Anonymes (AA) représentent un changement par rapport au discours sur l'alcool en tant que "démon" (et les alcooliques en tant que possédés et pécheurs). Là encore, il s'agit d'un changement progressif, vers un modèle moins culpabilisant.
Au départ, les AA avaient également une approche plus ciblée. Toutefois, aujourd'hui, Anne Wilson Schaeff et d'autres conseillers en toxicomanie affirment que 96 % de la population souffre de codépendance, qu'elle décrit comme une "maladie très intéressante en soi". Aujourd'hui, la suralimentation, les jeux d'argent, les relations sexuelles répétées et la masturbation font partie des milliers de comportements décrits comme des maladies. En bref, toute activité autrefois décrite comme un péché peut désormais être qualifiée de maladie. Orienter une personne vers un groupe de désintoxication en "douze étapes" est bien plus efficace que de la lapider ou de la brûler comme sorcière. Mais cela a ses propres "effets secondaires" alarmants.
Le mythe de la cause unique des maladies
Le problème vient de la faiblesse des preuves de l'existence de "maladies" causées par une défaillance du système corporel, et même dans le cas de la première classe de maladie, à savoir les affections physiques. Prenons l’exemple du rhume. Le Dr René Dubos décrit ses recherches dans lesquelles des virus "responsables du rhume" sont vaporisés dans le nez de volontaires. Environ 80 % d'entre eux attrapent effectivement un rhume. Mais les autres n'en attrapent pas, même s'ils ont reçu d'énormes quantités de virus. (Cela ne fait pas non plus de différence s'ils portent des chaussettes mouillées et se tiennent dans une pièce avec des courants d'air). Il est désormais de notoriété publique que la "maladie" physique est le résultat de toute une série de facteurs.
Robert Ornstein et David Sobel (6) se demandent "Pourquoi les veufs meurent-ils à un rythme trois fois plus élevé que les autres hommes d'âge comparable ? Pourquoi les personnes qui perdent leur emploi ont-elles un taux plus élevé de maladies cardiaques et de troubles pulmonaires, quelle que soit leur profession ? Car ces personnes vivent des changements sociaux, des changements de leurs états émotionnels et mentaux. À première vue, ces changements semblent n’avoir aucun lien avec la maladie. Mais les "vraies" maladies physiques sont liées à des changements de croyances sur soi-même, sur la nature de sa relation aux autres et sur sa position dans le monde social."
C'est encore plus vrai pour les deuxièmes et troisièmes catégories de "maladies" (maladies psychiatriques et addictions). En 1987, Janice Egeland et d'autres chercheurs ont publié un travail passionnant sur une communauté Amish dont plusieurs membres avaient été diagnostiqués en tant que maniaco-dépressifs. Ils prétendaient être sur le point de trouver un gène à l'origine de cette "maladie". Seulement trois mois plus tard, dans la revue médicale Lancet, le généticien Julien Mendlewicz et d'autres démontraient que ce lien n’était pas fondé, et en 1989, Janice Egeland et ses collaborateurs admettaient revenir « à la case départ ». Une étude publiée en 1990 dans les Archives of General Psychiatry (avril) "met à mal toute une série de projets de recherche antérieurs qui prétendaient montrer un lien génétique dans la maniaco-dépression", note le psychiatre Peter Breggin (2) Dans son ouvrage publié en 1993, il démontre l’absence de preuves concernant une cause génétique de quelque maladie psychiatrique que ce soit. Il est fascinant de constater que de nombreux médecins acceptent encore l'étude Amish discréditée et assurent à leurs clients diagnostiqués "maniaco-dépressifs" qu'ils ont une maladie génétique.
Une piètre science sur la recherche des causes génétiques des maladies
Dans les années 1970, le psychiatre Donald Goodwin a étudié les enfants de sexe masculin adoptés par des parents alcooliques. Il a noté que ces enfants avaient un risque quatre fois plus élevé de devenir alcoolique. Trouve t-on ici des preuves que l'alcoolisme est génétique ? Pas du tout ! Tout d'abord, seuls 18 % de ces enfants de sexe masculin sont devenus alcooliques. Deuxièmement, une fois que les statistiques sur les "buveurs problématiques" sont combinées avec celles sur les "alcooliques", le nombre est le même pour les deux groupes. Troisièmement, pour les filles de l'étude, les filles d'alcooliques étaient moins susceptibles d'être alcooliques que les filles de parents non alcooliques ! Le psychiatre Robin Murray a étudié des jumeaux identiques (avec les mêmes gènes) et des faux jumeaux (gènes différents, même famille) et a découvert que le fait d'avoir les mêmes gènes qu'un alcoolique ne vous rend pas plus susceptible d'être alcoolique qu'un autre. Mais la fascination envers la recherche d’une cause génétique de l'alcoolisme demeure. A l’issue d’une analyse de la littérature, le Dr David Lester affirme que les preuves de l'existence d'un facteur génétique de prédisposition à l'alcoolisme sont "faibles, au mieux". Il suggère que "l'attrait et la persistance de ces points de vue résident dans leur conformité aux normes idéologiques"(4) : puisque les AA disent que c'est une maladie, les gens espèrent toujours trouver les preuves d'une base génétique. »
On retrouve cette même piètre science dans les études sur la schizophrénie et d'autres "maladies" psychiatriques. Lors de mes études en soins infirmiers, on m'a raconté de nombreuses histoires de "recherche" sur la schizophrénie. L'une d'elles concernait le Dr Peter Witt, qui a injecté de l'urine de patients psychiatriques à des araignées et a constaté que celles-ci tissaient des toiles étranges. Quand on leur injectait de l'urine normale, elles tissaient des toiles normales. Est-ce la preuve qu'il existe une base chimique à la schizophrénie ? Eh bien, en tant qu'étudiant, je l'ai cru. Mais en fait, l'urine de patients psychiatriques ne provoque des toiles bizarres que lorsque ces patients prennent des médicaments "anti-psychotiques". L'urine de patients non drogués est aussi normale que celle de n'importe qui d'autre (4). Le même problème se retrouve dans les recherches sur le niveau plus élevé de dopamine dans le cerveau des schizophrènes. C'est un résultat direct de l’utilisation des médicaments antipsychotiques, de même que le rétrécissement de la taille du cerveau et de toutes les autres "causes" physiques de la schizophrénie démontrées jusqu'à présent. (2) Jusqu'à présent, les preuves suggèrent que, comme dans le cas d'une personne en colère, quelqu'un qui est diagnostiqué de "fou" peut avoir un équilibre biochimique différent, mais il n'y a pas de modèle standard ou de "maladie".
La prétention à ne voir qu'une seule culture de la maladie
En fait, il suffit d’observer le monde pour se rendre compte que la théorie de la maladie en rapport avec une seule cause physique ne correspond pas aux faits. Le Dr Henry Péquignot, professeur de médecine à l'hôpital Cochin de Paris, souligne : "En France, nous parlerions de crise de foie devant de vagues troubles digestifs. Aux Etats-Unis, on parlerait d'allergie alimentaire. On prescrit n'importe quoi, car il ne s'agit pas d'un diagnostic scientifique, mais plutôt d'une utilisation différente de placebos." Lynn Payer, dans son livre "Médecine et culture" documente des centaines de bizarreries similaires, brisant l'illusion que la plupart des maladies ont été expliquées scientifiquement. En fait, ce sont les croyances des gens qui décident des maladies à diagnostiquer, plus qu'une quelconque "vérité objective" (7).
Ceci est encore plus vrai en psychiatrie. Adolf Meyer, professeur de psychiatrie à l'université John Hopkins, dit simplement : "Lorsque le patient et le médecin sont d'accord sur la nature du problème, le patient va mieux."(4) C'est pourquoi, sans aucun doute, les patients psychiatriques Maoris de Nouvelle-Zélande sont beaucoup plus susceptibles d'être réadmis à l’hôpital que les non-Maoris. Les taux de diagnostic de schizophrénie chez les Maoris sont deux fois plus élevés que chez les non-Maoris, et les taux de diagnostic d'alcoolisme chez les Maoris sont une fois et demie plus élevés que chez les non-Maoris (8). Cela signifie-t-il que les Maoris sont génétiquement plus enclins à ces maladies ? C'est une forme de racisme bien naïve. En fait, il existe des causes sociales à ces deux "maladies". En outre, de nombreux Maoris estiment que leurs problèmes sont mal diagnostiqués et préfèrent les appeler "mate Maori" (maladie Maorie) (8). Les groupes culturels (juifs et chinois par exemple) qui ont été les plus réticents à accepter le modèle de maladie de l'alcoolisme sont ceux où les taux d'abus d'alcool sont très faibles. Les Juifs sont-ils génétiquement moins alcooliques ? Il est plus rationnel d'accepter que la notion de maladie n'est en fait qu'une métaphore (4).
L'échec de la "guérison"
L’exemple de la tuberculose
Le bénéfice souvent revendiqué par le modèle de la maladie est qu'il nous apporte une solution - la guérison ! Une fois que quelque chose est identifié comme une maladie, on peut la guérir. Malheureusement, l'histoire ne confirme généralement pas cette affirmation. La présence de "remèdes" n'a pas été la cause de la plupart des succès "médicaux".
Par exemple, la tuberculose avait un taux de mortalité de 700 pour 10 000 à New York en 1812. En 1882, le germe en cause fut découvert, mais les décès avaient déjà chuté à 370 pour 10 000. Lorsque les antibiotiques ont été disponibles pour la traiter, soixante-dix ans plus tard, le taux était tombé à 48 pour 10 000. Les médicaments nous ont-ils sauvés de la tuberculose ? Non, ils ont simplement apporté une contribution à une réussite qui a résulté d'une combinaison de changements non médicaux qui avaient permis aux populations de vivre plus sainement. Il en va de même pour toutes les autres maladies dévastatrices du XIXe siècle en Europe et en Amérique (9).
l’exemple de la psychiatrie
Dans le domaine de la psychiatrie, les "médicaments miracles" abondent. L'un des plus récents est l'antidépresseur Prozac, mis sur le marché en 1988 après seulement 6 semaines de tests et décrit comme la pilule miracle presque sans effets secondaires. En fait, en 1991, son fabricant, Eli Lilly and Co, a dû faire face à de nombreuses poursuites judiciaires en raison de la tendance du médicament à provoquer des comportements violents compulsifs (meurtres et suicides survenant sans que la personne ne comprenne pourquoi). Pendant ce temps, le Comprehensive Textbook of Psychiatry de 1989 le décrivait comme aussi efficace que d'autres antidépresseurs plus anciens. Quelle est cette efficacité ? La majorité des études (62 %) montrent que les antidépresseurs sont aussi efficaces que les placebos, donc si vous donnez aux gens des pilules de sucre, ils s'amélioreront tout autant. D'autre part, 43 % des utilisateurs de Prozac auront au moins deux effets secondaires graves (les maux de tête et les nausées étant les plus fréquents) (2). (voir note 1 de JLM en bas de page)
Le médicament anti-anxiété le plus populaire aux États-Unis aujourd'hui est le Xanax (Alprazolam), dont les ventes ont dépassé celle du Valium. Dans la recherche initiale menée par son fabricant Upjohn, les résultats du Xanax ont été meilleurs que ceux des placebos pendant une durée de traitement de quatre semaines. Mais au cours des 4 semaines suivantes, les résultats n’ayant pas été publiés par Upjohn, son efficacité est tombée au niveau du placebo. Et une fois le médicament arrêté, les personnes qui le prenaient avaient une augmentation de 350% de leurs attaques de panique. Ils étaient devenus des accros au Xanax ! (2) Si c'est un remède, la maladie est plus sûre ! (voir note 2 de JLM en bas de page)
Il en va de même lorsque nous examinons la psychothérapie traditionnelle. La plupart des gens savent probablement que les patients vedettes de Sigmund Freud, tels que "Anna O." et "L'homme aux loups" ont continué à souffrir des mêmes symptômes névrotiques le reste de leur vie, malgré ses revendications initiales en faveur de la psychanalyse (12). Ce que l'on sait moins, c'est à quel point ce résultat est archétypal de toute psychothérapie de longue durée.
En 1951, E. Powers et H. Witmer ont publié l'une des études les plus complètes et les mieux conçues sur les résultats de la thérapie, "An Experiment in the Prevention of Delinquency" (14). Dans cette étude, 650 garçons à haut risque de délinquance âgés de 6 à 10 ans ont été choisis et regroupés par paires en fonction de diverses variables démographiques. L'une de ces paires a ensuite bénéficié d'un soin (centré sur le client ou psychanalytique) et a été mis en contact avec des services de soutien tels que le YMCA. Après cinq ans de soins en moyenne, les garçons ont fait l'objet d'un suivi. Les conseillers ont estimé que les deux tiers des garçons dont ils s'occupaient avaient "bénéficié de manière substantielle" des soins, et les garçons de disaient d'accord, affirmant que cela leur avait permis de mieux comprendre la situation et de ne pas avoir de problèmes. Est-ce la le succès ? Eh bien, à l'exception d'un détail. Les garçons traités avaient plus tendance à commettre plus de crimes graves, présentaient des taux plus élevés d'alcoolisme, de maladies mentales, de maladies liées au stress et une plus faible satisfaction professionnelle que ceux qui n'avaient pas été traités. Cette constatation est restée vraie après 30 ans de suivi, et les chercheurs suggèrent de façon maladroite qu'il "doit y avoir" des avantages positifs, mais ils n'ont pas pu les trouver. (Zilbergeld, p132-134). Ce n'est pas parce que les conseillers pensent que le conseil "fait du bien" qu'il est utile. Cette étude de 1951 démontre les risques des modèles de traitement produisant une dépendance en général. Les garçons et leurs thérapeutes appréciaient "leur relation", mais celle-ci ne donnait pas aux garçons le pouvoir de changer ; elle les handicapait.
Hans Eysenck (12) a examiné à plusieurs reprises les recherches objectives (taux de réussite par rapport à des sujets témoins) sur la psychothérapie. Il évoque l'ouvrage le plus connu rassemblant les résultats des recherches sur la psychothérapie, The Benefits of Psychotherapy, de M.L. Smith, G.V. Glass et T.I. Miller (John Hopkins, Baltimore, 1981). On y trouve la conclusion souvent citée selon laquelle "...les différentes manières de mener une psychothérapie (en groupe ou individuellement, par des thérapeutes expérimentés ou novices, pour des périodes plus ou moins longues), produisent bien peu de différences en terme de bénéfices. » Si cela était vrai, ce serait en soi une mise en accusation de la psychothérapie à long terme (n'est-il pas plutôt contraire à l'éthique de passer dix fois plus de temps pour obtenir le même résultat ?)
En fait, Eysenck souligne que les données du livre lui-même démentent cette affirmation. Il dit "...ils ont trouvé des moyennes de tailles d'effets de 0,28 pour le conseil indifférencié et de 0,14 pour la thérapie de la réalité, avec des chiffres comme 1,82 pour l'hypnothérapie et 2,38 pour les thérapies cognitives. Cela ne suggère pas une égalité des résultats ! Ils omettent également de noter une conclusion très importante du même tableau – a savoir que le traitement placébo [vérification du client avant et après un temps donné] (taille de l'effet 0,56) est aussi efficace que la Gestalt-thérapie (0,64), la thérapie centrée sur le client (0,62) ou la thérapie psychodynamique (0,69)". Pourquoi l'hypnothérapie et la thérapie cognitive ont-elles autant de succès ? Une chose qu'elles partagent est l'accent mis sur les résultats plutôt que sur la maladie. La PNL, pourrait-on noter, est essentiellement une combinaison et une extension de la thérapie cognitive et de l'hypnothérapie.
L’exemple des toxicomanies
Dans le domaine de la toxicomanie, les recherches sur l'échec de la "guérison" ont été étroitement mises de côté. La vérité est que la plupart des personnes qui se remettent d'une dépendance le font par elles-mêmes, selon le chercheur Stanton Peele, auteur de "Love and Addiction" et "Diseasing of America". 95 % des 40 millions d'Américains qui ont arrêté de fumer l'ont par exemple fait sans l'aide d'un médecin ou du mode AA. Plusieurs enquêtes de l'institution pour la Santé et le Vieillissement (Université de Californie) montrent que les problèmes d'alcool avec trous de mémoire disparaissent presque toujours avant l'âge moyen, sans assistance médicale. (4)
Le Dr George Vaillant, psychiatre, est un fervent défenseur des AA et du traitement médical de l'alcoolisme. Mais ses propres recherches sur ses patients de l'hôpital de Cambridge sur une période de 8 ans ont donné, selon ses termes, "des preuves irréfutables que les résultats de notre traitement n'étaient pas meilleurs que l'histoire naturelle de la maladie". Le Dr Keith Ditman, chef de la clinique de recherche sur l'alcoolisme à l'Université de Californie, a étudié 3 groupes de délinquants alcooliques assignés au hasard par un tribunal aux AA, à une clinique médicale ou comme témoins (aucun traitement). Au cours de la période de suivi, 69 % des clients des AA ont récidivé et 68 % des clients de la clinique ont également récidivé. Seuls 56 % des témoins ont récidivé. Jeffrey Brandsma, en 1980, a étudié des alcooliques assignés au hasard aux AA, à une autre thérapie ou à un groupe témoin. Après trois mois de suivi, la consommation excessive d'alcool était beaucoup plus élevée dans le groupe AA, mais après 12 mois, tous les groupes se portaient aussi bien les uns que les autres.(4)
Si vous cherchez la maladie, vous pouvez la trouver
Une chose est sûre, si vous cherchez la maladie, vous pouvez la trouver. La démonstration la plus claire reste une expérience menée en 1934 dans laquelle 1 000 enfants de 11 ans de New York ont été examinés par des médecins dans une clinique gratuite. On a découvert que 61 % d'entre eux avaient déjà subi une ablation des amygdales. Parmi les autres, 45 % ont été considérés comme ayant "besoin d'une amygdalectomie", et 55 % n'en avaient pas besoin. Ces 55 % d'enfants n'ayant pas besoin d'une amygdalectomie ont été envoyés à un autre groupe de médecins de la clinique gratuite, qui ont constaté que 64 % d'entre eux devait également subir une ablation des amygdales. Les autres enfants ont été envoyés à un troisième groupe de médecins qui ont également constaté que 45 % d'entre eux devaient être opérés. À cette étape (65 enfants restants non recommandés pour une opération), la clinique gratuite n'avait plus de nouveaux médecins à tester. Mais le résultat était clair. Les médecins trouvaient que 45% des enfants avaient besoin d'une amygdalectomie, quel que soit le médecin..
En 1973, le psychologue D.L. Rosenhan a publié une étude dans laquelle ses étudiants en psychologie se rendaient dans des hôpitaux psychiatriques prestigieux de leur communauté et prétendaient présenter un symptôme sortant de l'ordinaire (par exemple, entendre une voix dans leur tête). Ils ont tous été admis et la plupart ont été diagnostiqués schizophrènes, bien qu'à part ce symptôme, ils se soient comportés normalement. Au bout d'une semaine, ils ont déclaré que le symptôme avait disparu et ont demandé à sortir de l'hôpital, leur expérience étant terminée. Malheureusement, les hôpitaux ne voulaient pas les libérer, jusqu'à ce que finalement Rosenhan appelle et explique la situation aux psychiatres des hôpitaux. Rosenhan a alors rajouté que d'autres personnes, qui n'avaient pas été nommées, faisaient partie de l'expérience. Quelques jours plus tard, les hôpitaux ont trouvé et libéré d'autres patients dont ils avaient compris qu'ils étaient sains d'esprit, même si, en fait, il n'y avait plus d'étudiants en psychologie.
Dans les groupes de toxicomanie, ce sont les clients eux-mêmes qui sont désireux de trouver la maladie, ou d'agir comme le modèle de la maladie le prédit. Le psychologue Alan Marlatt a donné à des alcooliques des boissons alcoolisées fortement aromatisées pour masquer le gout de l’alcool, et a constaté que tant qu'ils croyaient que les boissons étaient sans alcool, ils ne buvaient que des quantités normales. En revanche, les alcooliques à qui l'on a dit que leur boisson contenait de l'alcool ont commencé à boire de manière compulsive, même si leur boisson n'en contenait pas. Selon les AA, le moindre goût d'alcool déclenche une consommation excessive incontrôlable. Cette croyance constitue clairement la raison pour laquelle les membres des AA boivent plus que les témoins (voir la section "Mieux vaut être seul ?" ci-dessus). La croyance des membres des AA en leur maladie produit ses propres preuves.
Les risques liés aux soins médicaux
Exemple des erreurs médicales
En tant qu'infirmier, je veux maintenant vous rassurer. Les médecins, les infirmières et les autres professionnels de la santé, en général, veulent vraiment bien faire. Et, franchement, nous sauvons des vies. En tant que praticien de la PNL, je sais combien les professionnels de santé peuvent être cinglants à l'égard des approches "non prouvées, non scientifiques, non orthodoxes " de la santé. Je pense qu'il est juste de soumettre les systèmes de santé orthodoxes et non orthodoxes au même défi.
En mai 1967, le Southern Medical Journal a publié une étude sur les dangers des soins médicaux pour la santé (9). Ils notent que les statistiques du ministère de la Santé des États-Unis montrent que 7 % de tous les patients subissent des blessures indemnisables pendant leur séjour à l'hôpital. Un cas sur trente entraîne la mort. La moitié des cas résultent de traitements médicamenteux. Comme tout le monde, nous faisons des erreurs. En fait, c'est une chance qu'il n'y ait pas plus d'erreurs. Le Dr Keer White, directeur adjoint des services de santé de la fondation Rockefeller, a déclaré en 1988 (7) "Bien que la situation se soit nettement améliorée par rapport à ce qu'elle était il y a une génération, il n'en reste pas moins que seulement 15 % environ de toutes les interventions cliniques contemporaines sont étayées par des preuves scientifiques objectives qu'elles font plus de bien que de mal. D'autre part, entre 40 et 60 % de tous les bénéfices thérapeutiques peuvent être attribués à une combinaison de d’effet placebo et d'effet Hawthorne, deux mots de code pour désigner la bienveillance et la préoccupation, ou ce que la plupart des gens appellent "l'amour".
Exemple des médicaments de la psychiatrie
Lorsque nous passons à la deuxième vague du modèle de la maladie, celle de la psychiatrie, cela est encore plus vrai. Un examen des recherches publié dans l'American Journal of Psychiatry d'octobre 1989 a montré que le Valium (un "tranquillisant mineur"), l'opium (un sédatif), le placebo (pilules de sucre) et les neuroleptiques réels (les médicaments conçus comme antipsychotiques) étaient tous aussi efficaces pour contrôler les épisodes psychotiques aigus chez les schizophrènes et les autres. C'est étonnant, car les médicaments les plus fréquemment utilisés dans les hôpitaux (neuroleptiques tels que la Thorazine, la Chlorapromazine, le Melleril) causent des dommages permanents au cerveau. Le Manual of Clinical Psychopharmacology de 1986 indique que les lésions cérébrales de la dyskinésie tardive se produisent chez 50 à 60 % des utilisateurs chroniques de neuroleptiques. Le bulletin d'information de juin 1990 sur la psychiatrie clinique actualise cette information en affirmant que l'exposition pendant 15 ans ou plus aux neuroleptiques entraîne une dyskinésie tardive "presque certaine". Cette lésion cérébrale incurable provoque les mouvements de balancement, des tremblements, des postures curieuses et des mouvements de la langue que nous imaginons souvent comme des caractéristiques de clients psychiatriques à long terme. C'est le résultat clinique de l'interférence avec le flux de dopamine et d'autres substances neurochimiques entre le cerveau inférieur et les lobes frontaux du cerveau, un processus de lobotomie chimique. (2)
Le psychologue Dr Hans Eysenck met en garde depuis un certain temps contre les dangers de la psychothérapie traditionnelle. Il décrit (12) une étude longitudinale portant sur 7000 habitants de Heidelberg, de 1973 à 1986. Cette étude avait pour but de découvrir les effets de la psychothérapie sur la santé. Les clients en psychothérapie ont pu être appariés par âge, sexe, type et quantité de tabac, etc. avec des témoins. Cette étude a montré que le cancer et les maladies cardiaques étaient plus fréquents dans le groupe qui avait suivi une "thérapie" pendant deux ans ou plus, moins fréquents dans le groupe qui avait suivi une "thérapie" pendant un an ou plus, et moins fréquents dans le groupe qui n'avait suivi aucune "thérapie". Parler de ce qui ne va pas dans la vie une fois par semaine pendant des années n'est pas sain. C'est un argument convaincant en faveur d'une thérapie brève !
Les symptômes représentent une tentative de rétablir un ordre plus profond
Le Dr Carl Simonton est un médecin qui ne croit pas au vieux modèle de la maladie. Lors de ses premières études sur le traitement du cancer, sa clinique a accueilli 159 patients à qui on avait donné moins d'un an à vivre. Un an plus tard, 19 % d'entre eux s'étaient débarrassés complètement de leur cancer et 22 % avaient des cancers en voie de disparition. Parmi ceux qui sont finalement décédés, la durée de vie moyenne était deux fois supérieure à la normale. "Je crois que nous développons nos maladies pour des raisons honorables. C'est la façon dont notre corps nous dit que nos besoins, pas seulement les besoins de notre corps mais aussi nos besoins émotionnels, ne sont pas satisfaits, et les besoins qui sont satisfaits par les maladies sont importants"(10). (voir note 3 de JLM)
Ce modèle suggère que ce que nous avons appelé maladies sont en fait des messages d’un soi intérieur, notre inconscient en termes de PNL. Les malades ne viennent pas "d’états de désordre" ou ne résultent pas d'attaques extérieures, mais représentent plutôt une tentative de rétablir un ordre plus profond que celui que nos vies ont connu. Le psychiatre Peter Breggin pense qu'il en va de même pour les "maladies" psychiatriques telles que la schizophrénie. Il affirme que "les soi-disant schizophrènes, surtout pendant leur crise initiale, sont presque toujours préoccupés par le sens de la vie, Dieu, l'amour et leur propre identité personnelle, souvent avec des implications cataclysmiques sur la fin du monde ou la désintégration de leur propre personnalité". Il affirme que leur communication et leur comportement métaphoriques "peuvent être compris comme des conflits ou des confusions à propos de... leurs identités, les valeurs et les aspirations plutôt que comme des aberrations biologiques".
L'auteure néo-zélandaise Janet Frame a passé une décennie dans des hôpitaux psychiatriques, droguée, recevant 200 applications de traitement par chocs électriques et échappant de peu à une opération du cerveau. Dans sa biographie, elle explique qu'au plus profond d'elle-même, elle voulait être écrivain. Personne dans sa famille ne croyait cela possible. Elle a qualifié sa "maladie" de schizophrénie de "problème dont la solution était si simple. Un endroit où vivre, et écrire, avec assez d'argent pour subvenir à mes besoins". Sa "maladie" était la partie la plus saine d'elle-même, comme elle le comprend aujourd'hui, en regardant en arrière sur une décennie de tourments. (11) Ceci ressemble aux regrets du chirurgien Dr Bernie Siegel qui, pendant des années de chirurgie, a coupé les organes "malades", il disait couper "les cordes vocales de l'esprit inconscient de la personne".
La dépendance, ou la recherche du bonheur aux mauvais endroits
Stanton Peeles souligne que les addictions sont compréhensibles de la même manière. "Lorsque les narcotiques soulagent la douleur, ou que la cocaïne produit un sentiment d'exaltation, ou que l'alcool ou les jeux d'argent créent un sentiment de puissance, ou que le shopping ou la nourriture indiquent aux gens qu'on s'occupe d'eux, c'est le sentiment auquel la personne devient dépendante. Aucune autre explication, concernant de supposés liens chimiques ou des déficiences biologiques innées, n'est nécessaire. Et aucune de ces autres théories ne parvient à donner un sens aux aspects les plus évidents de la dépendance"(4).
L'exemple historique le plus clair de la relation entre la dépendance et des besoins insatisfaits mais réels vient de la guerre du Vietnam. Parmi les soldats américains qui ont consommé de l'héroïne pendant la guerre (et la plupart l'ont fait), 73 % sont devenus dépendants et ont présenté un état de manque à leur retour. Les autorités étaient terrifiées, s'attendant à une énorme augmentation du nombre de toxicomanes. En fait, la plupart ont tout simplement arrêté une fois rentrés aux États-Unis. Les chercheurs ont noté que "l'on croit généralement qu'après s'être rétabli d'une dépendance, il faut éviter tout contact ultérieur avec l'héroïne. On pense que le fait d'essayer l'héroïne, ne serait-ce qu'une fois, entraîne rapidement une nouvelle dépendance... La moitié des hommes qui ont été dépendants au Vietnam ont utilisé de l'héroïne à leur retour, mais seulement un sur huit est redevenu dépendant à l'héroïne." En fait, souligne Peele, un huitième avait encore de sévères besoins (psychologiques) non satisfaits à leur retour. Les autres ont simplement arrêté, parce que le besoin avait été satisfait à leur retour. Ils n'ont jamais été impuissants face à la drogue, ils ont été submergés par leurs propres désirs intérieurs ; des désirs remarquablement sains et compréhensibles, pourrais-je ajouter. Aucune "maladie" n'est nécessaire pour expliquer ce processus. Peele note que des recherches similaires montrent que les travailleurs arrêtent de fumer lorsqu'ils obtiennent la sécurité de l'emploi et moins d'anxiété au travail. (4)
Une recherche sur 2 700 fumeurs britanniques a montré qu'ils arrêtent de fumer lorsqu'ils "perdent la foi en ce qu'ils pensaient que le tabac faisait pour eux" tout en créant "un nouvel ensemble puissant de croyances selon lesquelles le fait de ne pas fumer est, en soi, un état désirable et gratifiant". En d'autres termes, ils trouvent tout simplement de meilleurs moyens de satisfaire leurs besoins que la dépendance !
La vraie guérison est au-delà du modèle de la maladie
Les gens guérissent. Carl Simonton l'a prouvé avec ses patients atteints de cancer. Les fumeurs qui arrêtent de fumer et les vétérans du Vietnam qui abandonnent l'héroïne l'ont prouvé. Les quelque 50 % de "schizophrènes" qui se rétablissent spontanément (études de l'Organisation mondiale de la santé sur la schizophrénie 1993 (2) le prouvent.
La Programmation Neuro-Linguistique (PNL) a été développée en modélisant l'excellence humaine dans de nombreux domaines. La PNL se défini bien plus par une attitude de curiosité et une volonté d'expérimenter, que par un ensemble de techniques. Lorsque nous utilisons les techniques de la PNL dans le cadre d'un modèle de maladie, les présupposés essentiels de la PNL sont violés. Par exemple "Tout comportement est le meilleur choix actuellement disponible", et "les individus possèdent en eux toutes les ressources intérieures dont ils ont besoin pour réussir."
Cela ne signifie pas qu’en tant que praticiens de la PNL, nous ne devrions pas utiliser le mot "maladie". Il est utile de pouvoir discuter des "maladies" avec des collègues des services de santé (il n'y a pas de médecins résistants, seulement un manque de relation). De même, il est important de préserver l'écologie d'un client qui a utilisé le modèle de la maladie : lui "retirer" son modèle pourrait le laisser avec pour seul choix le modèle du péché. C'est un appauvrissement. Je crois que notre meilleur espoir est d'élargir l'éventail des options dont dispose la personne pour comprendre son malheur. En particulier pour y reconnaître le message qui lui indique comment trouver le bonheur. C'est ce que la PNL fait de mieux, et c'est le sujet de mon livre Pro-fusion (13) . Cet article représente un aspect de l'histoire. L'autre côté, "Que faisons-nous à la place ?", mérite au moins un livre pour y répondre. Mais le principe est facile à suivre. Les personnes qui croient avoir une maladie ne guérissent tout simplement pas aussi bien que les personnes qui croient avoir un maître intérieur qui les aime et leur souhaite du bien.
"Ses disciples lui demandèrent : "Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ?". Jésus répondit : "Ce n'est pas que cet homme ait péché, ni ses parents, mais c'est pour que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui."
Sources : « NLP, Beyond the Disease Model to Healing », Richard Bolstad 1995
Richard Bolstad est un formateur, auteur, psychothérapeute, et membre de l’Association des Psychothérapeutes de Nouvelle Zélande. Avec son associée Julia Kurusheva, il dirige un institut de formation PNL en Nouvelle Zélande « Transformations ». Il enseigne dans de nombreux pays (Nouvelle Zélande, Asie, USA) des formations PNL certifiantes, la résolution des conflits et des modèles de PNL liés à la spiritualité. Il est spécialisé dans l’enseignement des techniques PNL dans des situations de traumatismes majeurs dus à des catastrophes naturelles (Tsunami japonais de 2011, tsunami de 2009 à Samoa, le tremblement de terre en Nouvelle Zélande en 2011) ou des conflits armés (Bosnie Herzégovie en 1990). En tant qu’infirmier et formateur dans le domaine de la santé, Richard a eu l’occasion d’expérimenter ce qu’il pratique dans toutes les situations imaginables, dans les situations multiculturelles dans lesquels la psychothérapie et la PNL sont habituellement exclues. Il est le développeur du modèle RESOLVE et l’auteur de nombreux ouvrages sur la PNL.
Commentaires de JL Monsempès
Notes 1 sur l'efficacité des anti-depresseurs. Affirmer de nos jours que les anti-dépresseurs ne sont pas efficace dans le traitement des troubles anxio-dépressifs, n'est plus d'actualité, depuis les nouvelles données de méta-analyse portant sur plus de 500 études et 21 antidépresseurs. Ces résultats de cette étude publiée dans le Lancet de 2018 montrent des différentes importantes dans l'efficacité et la tolérance des différents anti-depresseurs par rapport au placébo.
Notes 2 sur le rapport efficacité/tolérance de l'Alprazolam : les travaux intitiaux depuis été réévalués avec plus d'objectivité
Note 3 sur l'approche de Carl Simonton : en France, la Mivilude classe l'approche Carl Simonton "comme "non epprouvées" , "à risque sectaire" et "non reconnue" du moins en France, au même titre que les méthodes psychologisantes (telles que le décodage biologique, la PNL, l'AT, l'Ennéagramme, l'EMDR) ou les méthodes par massages (Kinésiologie, Reiki, massage Tuina); les méthodes par ingestion de substances diverses, les méthodes aux fins de prévention et de développement personnel; les méthodes par le « rééquilibrage de l’énergie »
Références données par Richard Bolstad
1. De Gowin, E. and De Gowin, R. Bedside Diagnostic Examination, MacMillan, 1981, New York.
2. Breggin, P. Toxic Psychiatry, Fontana, 1992, London.
3. Wilson, Schaef, A. When Society becomes An Addict, Harper and Row, 1987, San Francisco.
4. Peele, S. Diseasing of America, Houghton Mifflin, 1989, Boston.
5. Dubos, R. Man, Medicine and Environment, Penguin, 1968, Harmondsworth.
6. Ornstein, E. and Sobel, D. The Healing Brain, Papermac, 1988, London.
7. Payer, L. Medicine and Culture, Penguin, 1988, Harmondsworth.
8. Pomare, E. and de Boer, G. Hauora: Maori Standards of Health, Department of Health, Wellington
9. Illich, I. Limits to Medicine, Penguin, 1978, Harmondsworth.
10. Siegel, B. Love, Medicine and Miracles, Arrow, 1988, London.
11. Frame, J. An Autobiography, Randon Century, 1989, Auckland.
12. Eysenck, H. “The outcome problem in psychotherapy”, in Dryden, W. and Feltham, C. ed. Psychotherapy and its Discontents, Open University, 1992, Buckingham. p100-123
13. Bolstad, R. with Hamblett, H. and Dyer Huria, K. Pro-fusion: Neuro Linguistic Programming and Energy Work, Transformations, 1996, Christchurch.
14. Zilbergeld, B. The Shrinking of America, Little Brown & Co, 1984, Boston.