Vieillir en bonne santé est autant une question de style de vie que d’attitude mentale vis-à-vis du vieillissement
Nous vivons une révolution démographique marquée par un important vieillissement de la population. Les personnes âgées de plus de 60 ans représentent 1/4 de la population et pourraient en représenter 1/3 en 2050. La transition démographique nous conduit d’ici 2030 vers une société où les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans. Les enjeux sont considérables, sanitaires avec une augmentation des maladies chroniques, socio-économiques avec une pression sur les systèmes de protection sociale, démographique avec une baisse de la fécondité. La priorité n’est plus d’allonger la durée de la vie mais d’améliorer la qualité de vie des personnes vieillissantes et de faire en sorte que les personnes âgées soient de moins en moins nombreuses à perdre leur autonomie. Cela est possible, car la perte d’autonomie n’est pas liée à l’âge mais à la maladie. Cette situation implique de passer un cap en matière de prévention. Les recherches décrivent précisément les habitudes de vie qui contribuent au mieux à un vieillissement en bonne santé, et les compétences d’accompagnement nécessaires à leur mise en œuvre par ceux qui en ont besoin. Le problème est que ces compétences sont à ce jour rarement présentes chez les professionnels de santé. Vieillir en bonne santé implique de s’affranchir des modèles culturels du vieillissement de nos parents ou grands-parents, pour s’autoriser à se penser âgé et en bonne santé pendant plusieurs décennies, avant et après la retraite. La retraite n’est plus la fin de quelque chose, mais un renouveau, un moyen de retraiter sa vie et ce qui lui donne du sens. Vieillir en bonne santé nécessite de développer une résilience physique, mentale et émotionnelle pour continuer à grandir malgré les aléas de la vie. Comme nous le montre Michael Halll dans sa série d’articles « Neuro-semantics on healthy aging », vieillir en bonne santé est autant une question de style de vie que d’attitude mentale vis-à-vis du vieillissement.
Une série d'articles de L. Michael Hall, Ph.D publiés dans Neurons, 2023. Ces articles sont présentés en deux parties
Lire la deuxième partie de l'article La neuro-sémantique du vieillissement en bonne santé
Vieillir en bonne santé, est-ce possible ?
Voici ce qu'il faut savoir à propos du vieillissement : bien que cela semble être quelque chose que seules les personnes âgées font, c'est en fait quelque chose que chacun d'entre nous faisons. Vous le faites ! Je le fais. Chaque jour de notre vie, nous vieillissons. En cela, le vieillissement est inévitable, inéluctable, et c'est la meilleure chose à faire compte tenu de notre condition. Toute ma vie, j'ai vieilli et vous aussi ! C'est inscrit dans notre patrimoine génétique. La question n'est donc pas de savoir si vous et moi allons vieillir, mais de connaître la qualité de notre vieillissement. Vieillissez-vous bien ? En bonne santé ? Avec énergie et vitalité ? Aimeriez-vous le faire ?
En ce qui me concerne, je veux avoir accès à un vieillissement sain et en faire l'expérience autant que possible. Et vous ? Je veux vieillir avec grâce et dignité plutôt que de devenir une vieille personne grincheuse. Je veux vieillir avec énergie et vitalité, vivant mentalement, émotionnellement et physiquement. C'est ce que j'entends par "vieillir en bonne santé". Vieillir en bonne santé signifie vieillir avec un gain de longévité, mais sans vieillissement des attitudes mentales, des modes de pensée ou d'actions.
Bien sûr, ce n'est pas seulement l'âge chronologique qui détermine cela. Nous connaissons tous des jeunes qui pensent, parlent et agissent comme des personnes âgées. J'ai de nombreux amis et partenaires plus jeunes qui sont tellement "plus vieux" que moi en ce qui concerne leur attitude à l'égard de l'apprentissage, de l'activité physique, de la prise de risques, etc. Je les taquine chaque fois que je le peux en leur disant que, tout en vieillissant, ils pourraient rajeunir en esprit. Certains sourient lorsque je dis cela ; d'autres demandent "Comment ?". Cela m'amène à la boutade sur l'âge et le vieillissement : "Si vous ne saviez pas quel âge vous avez (votre âge chronologique), quel âge auriez-vous ?". "Quel âge ressentez-vous ?"
Distinguer âge et vieillissement
L'âge et le vieillissement sont deux choses différentes. Votre âge chronologique s’accroît inévitablement à un rythme régulier, et inévitablement vous ajoutez une année à votre âge à chaque révolution autour du soleil que nous effectuons ici sur cette planète. En revanche, la vitesse de votre vieillissement est en réalité très variable. C'est parce qu'elle est, dans une large mesure, sous votre contrôle. Le vieillissement dépend de votre attitude, de votre mode de vie (actif, inactif, passif), de votre engagement envers votre croissance mentale et émotionnelle, de la qualité et de la nature de votre intentionnalité, de votre hygiène de vie (alimentation, exercice, sommeil, etc.), etc. La bonne nouvelle, c'est que vous pouvez, dans une large mesure, prendre le contrôle et gérer votre vieillissement.
Si vous considérez que le vieillissement est quelque chose que vous faites plutôt que quelque chose qui vous est imposé (comme le nombre d'années que vous avez passé sur cette planète), la PNL et la neuro-sémantique peuvent alors vous proposer de nombreuses ressources pour vieillir en bonne santé. C'est la raison pour laquelle je parlerai de ces ressources dans cette série d'articles. En effet, comme on le dit avec la PNL, toute expérience subjective possède une structure, et le vieillissement n'est rien d'autre qu'une expérience subjective. Cela signifie que nous pouvons interroger et modéliser ceux qui vieillissent efficacement et sainement, puis reproduire les variables de réussite.
Distinguer longévité et vieillissement en bonne santé
Le vieillissement en bonne santé n'est pas seulement une question de longévité. La durée de vie en termes d'années est importante, mais seulement si les gains de vie supplémentaires (que nous appelons longévité) constituent de bonnes années. Certaines personnes vivent longtemps, mais dans la douleur, la détresse et la misère. D'autres n'ont aucune qualité de vie à proprement parler, elles se contentent d'exister... en attendant de mourir. Ce n'est pas le genre de longévité que l'on souhaite. Ce n'est certainement pas mon cas. Au lieu de cela, nous voulons vivre ce que Spock dit en guise de salut : "Vivre longtemps et prospérer". Nous voulons vivre longtemps avec de l’énergie et de la vitalité, en nous impliquant de manière significative dans nos activités quotidiennes et en étant joyeusement conscients de la manière dont nous contribuons à l'importance de la vie.
Revenons à la question du titre de cet article : "Est-il possible de vieillir en bonne santé ? Je pense que oui. Tant que vous êtes en vie, que vous disposez de vos facultés mentales et que vous êtes en mesure d’exercer votre pouvoir de volonté, je pense que vous pouvez faire des choix sur la manière de vous engager dans les choses qui vous permettront de vieillir en bonne santé. Bien entendu, plus tôt vous commencerez à le faire, mieux ce sera. Si vous attendez que vos années en bonne santé soient sur le point de s'échapper, vous aurez beaucoup moins de temps pour mettre en place les conditions d'un vieillissement en bonne santé. Le meilleur moment pour commencer à prendre les choses en main est le milieu de la vie. Pour la plupart des gens, il s'agit de la quarantaine et de la cinquantaine. C'est à ce moment-là que l'on commence à oublier le sentiment d'immortalité de l'adolescence et de la vingtaine. Soudain, nous prenons conscience de notre condition d’être mortel et qu'il y a une fin à notre vie.
Pour ma part, je me suis fixé comme but de vieillir en bonne santé. Et pour y parvenir, j'ai étudié la question sous l'angle de ce que nous pouvons apprendre et modéliser de ceux qui ont ouvert la voie en vieillissant avec grâce et vigueur, énergie et persévérance, et en terminant avec l'héritage d'une "vie bien vécue".
From: L. Michael Hall 2023 Neurons #16 April 3, 2023 Healthy Aging #1
Créer un cadre positif pour le vieillissement
La toute première chose à faire pour vieillir en bonne santé est de concevoir le vieillissement comme une expérience que vous pouvez gérer. Refusez de laisser la société définir le vieillissement à votre place, car si vous ne le faites pas, vous vous condamnez à le vivre comme une expérience extrêmement débilitante. Les idées sur le vieillissement avec lesquelles nous avons tous grandi sont parmi les plus dysfonctionnelles et les plus toxiques qui soient. Par exemple :
« Après 30 ans, vous avez dépassé vos limites. »n« Lorsque vous oubliez quelque chose, vous devenez sénile. » « Au fur et à mesure que vous vieillirez, votre mémoire flanchera, votre intelligence s'affaiblira, vous deviendrez inutile et un fardeau pour les autres. »
Le vieillissement résulte de ce que vous faites et de la qualité de ce que vous faites
Dans le dernier article, j'ai appelé cela la première distinction critique que nous devons faire. Lorsque quelqu'un vous demande votre âge, il s'agit d'un chiffre. C'est tout. Et ce chiffre n'est pas nécessairement la même chose que votre âge mental, votre âge émotionnel, votre âge corporel, votre âge de forme physique, votre âge de créativité, etc. Parce que le vieillissement dépend de ce que l'on fait et de la qualité de ce que l'on fait.
Posons la question : "Que faites-vous au quotidien ?" Pour moi la réponse est grandir. J'espère que c'est aussi votre réponse et si c'est le cas, la question suivante est encore plus cruciale : "Comment évoluez-vous sur le plan mental, émotionnel, comportemental, dans votre attitude, etc. » Au cœur du vieillissement en bonne santé se trouve l'expérience de continuer à grandir. La croissance ne s'arrête pas à 18, 30 ou 65 ans. Grandir, c'est ce que fait tout être humain qui vit intérieurement.
Vous continuez à progresser dans votre compréhension, vous lisez et étudiez, vous gardez votre esprit en éveil. Vous explorez de nouveaux domaines et de nouveaux sujets.
Vous continuez à vous développer émotionnellement en apprenant les principes fondamentaux de l'intelligence émotionnelle. Vous devenez de plus en plus conscient de vos émotions, vous les surveillez, vous les régulez et vous les utilisez dans vos relations avec vos proches et vos amis. Vous conservez votre joie de vivre, votre curiosité, votre espièglerie, votre compassion, votre passion, etc.
Vous continuez à vous développer sur le plan relationnel en continuant à vous impliquer auprès des gens, à vous engager pour le bien-être des autres, à les soutenir, à prendre soin d'eux.
Vous continuez à vous développer physiquement en maintenant votre corps en vie par des exercices cardio-vasculaires, en renforçant votre squelette musculaire, en vous étirant, etc. Vous ne connaissez peut-être plus la croissance exponentielle de votre adolescence et de votre vingtaine, mais vous pouvez toujours ressentir les endorphines qui découlent du maintien de votre forme physique.
Le vieillissement est quelque chose que vous pouvez gérer
Si le vieillissement résulte de ce que vous faites, la qualité de votre vieillissement dépend alors du développement d'habitudes saines qui peuvent vous soutenir dans toutes les dimensions de votre être. Cela nécessite évidemment d'assumer ses responsabilités, de renoncer à toute excuse et d'utiliser sa créativité pour trouver un moyen de rester dans le courant de la vie.
Si vous avez appris le contraire, c’est-à-dire que le vieillissement vous est imposé, que vous n'avez pas le choix, que votre génétique contrôle tout, que vous ne pouvez pas lutter contre la vieillesse et la décrépitude, etc., si vous avez appris l'une ou l'autre de ces idées toxiques sur le vieillissement de votre famille, de votre culture ou de la société en général dans laquelle vous vivez, vous pouvez aussi désapprendre ces idées.
C'est à vous qu'il incombe de donner une image positive du vieillissement. En faisant ainsi, vous transformez l'expérience du vieillissement en une expérience que vous pouvez gérer. L'idée de vieillir vous pose-t-elle des problèmes ? C'est une bonne chose. Examinez alors cette idée. Quelles hypothèses acceptez-vous au sujet du vieillissement ? Quel cadre de référence permet d’influencer vos pensées et vos ressentis ? Quel que soit le "problème" que vous identifiez, voici la bonne nouvelle : vous n'êtes pas le problème. S'il y a un problème, c'est le cadre de référence que vous utilisez qui est en cause. C'est la raison pour laquelle il est essentiel de s'attaquer au cadre pour assurer votre bien-être.
From: L. Michael Hall 2023 Neurons #17 April 10, 2023 Healthy Aging #2
Ajuster votre façon de penser le vieillissement
Le vieillissement en bonne santé dépendant étroitement de votre cadrage initial (Voir article précédent), en donnant un cadre positif à votre compréhension du vieillissement en tant que processus et expérience, vous ajustez vos modes de pensée et vos croyances de manière à ce qu'elles correspondent au vieillissement en bonne santé. Comment procéder ?
Comment vous représentez vous le vieillissement ?
Commençons par jeter un œil à votre théâtre mental pour voir comment vous vous représentez actuellement le vieillissement. Pensez au vieillissement. Pensez à une personne de votre entourage qui vieillit. Que voyez-vous ? Comment vous représentez-vous le processus de vieillissement ? Les références culturelles dont nous sommes constamment abreuvées à la télévision, au cinéma, dans les médias sociaux, dans les livres, dans les blagues, etc., donnent le plus souvent des images très désagréables et indésirables du vieillissement. Voici quelques vieilles blagues :
« Je ne trébuche pas sur les choses, je vérifie la gravité au hasard. » « La vieillesse arrive à un très mauvais moment. » « Quand j'étais enfant, la sieste était une punition, aujourd'hui elle ressemble à de petites vacances. » « Mon sens des relations humaines est parfait, c'est ma tolérance à l'égard des idiots qui a besoin d'être améliorée » « À mon âge, "avoir de la chance" signifie entrer dans une pièce et se rappeler pourquoi. »
Je me souviens avoir regardé le marathon de New York il y a quelques années et, vers la fin, trois ou quatre centurions l'ont terminé en 5 ou 6 heures. Quelle image ! Trois hommes de 100 ans terminaient une course de 26,2 miles. J'ai immédiatement saisi cette image pour la placer dans mon théâtre mental comme une image du vieillissement avec une énergie gracieuse. Plus tard, j'y ai placé des images d'haltérophiles de 90 ans toujours en pleine action.
Créez une image du vieillissement que vous trouvez attrayante et convaincante.
Qu'y a-t-il dans votre théâtre mental ? La représentation est le premier niveau de pensée et lorsque vous avez des images de vitalité et de jeunesse, vous envoyez ce type de messages à votre corps. Pour de nombreuses personnes, c'est le premier endroit dans lequel nous pouvons apporter des changements, c’est-à-dire modifier le codage des représentations que nous avons actuellement dans notre tête. Vous pouvez donc créer une image du vieillissement que vous trouvez attrayante et convaincante.
Alors que l'âge, en tant que chiffre, représente un processus mécanique, qui consiste à simplement compter les années, le vieillissement est un processus fluide. Au-delà de vos images mentales, ce processus implique vos croyances, vos valeurs, votre compréhension, etc. Cela signifie que pour apprendre à votre corps à bien vieillir, vous devez intégrer un ensemble de croyances, de valeurs et de concepts qui lui donnent du pouvoir. Une façon d'y parvenir est d'échanger avec un ami sur le thème du vieillissement. Commencez simplement par demander : "Que penses-tu du vieillissement ?", puis écoutez ce que vous dites de façon quasi automatique. Écoutez sans censurer ni juger. C'est une façon d'éliminer les croyances et les idées limitantes. Vous êtes maintenant en mesure d'améliorer vos croyances et votre compréhension du processus du vieillissement.
Il y a quelques années, en écoutant un de mes bons amis parler, j’ai noté qu’un propos lui avait échappé. Bien qu'il n'ait que 55 ans à l'époque, il a immédiatement dit : "Michael, j'ai un moment de sénilité". Je lui ai demandé : "Entends-tu ce que tu te dis à toi-même ?". Il ne l'avait pas entendu. J'ai attiré son attention sur l'implication en lui demandant : "Croyez-vous qu'en vieillissant, votre mémoire va se détériorer et que vous aurez des oublis de plus en plus ? Il a répondu sans hésiter : "Bien sûr !". C'est à ce moment-là que j'ai décidé d'installer en moi la croyance suivante : "Avec l'âge, ma mémoire s'améliorera de plus en plus".
Aujourd'hui, je ne sais pas si cette affirmation reste vraie dans l'absolu. Mais je sais aussi deux choses : premièrement, une croyance n'a pas besoin d'être vraie pour être crue, et deuxièmement, une croyance bien installée est une "commande au système nerveux". Une troisième chose que je sais également, c'est qu'il existe un phénomène dans notre esprit, l'effet placebo, qui peut activer des processus dans notre système corps-esprit indépendamment du fait que quelque chose soit factuel (voir Neurons #10, 2023).
Comment prendre soin de son cerveau
En résumé, il faut prendre soin de son cerveau : Prenez soin de votre cerveau. Ce qui suit est tiré du manuel de formation Brain #101, qui explique comment prendre soin de son cerveau.
1) Respirer ! Votre cerveau a besoin de beaucoup d'oxygène ; 20 % de l'oxygène va au cerveau. Faites ce que vous pouvez pour que chaque cellule de votre cerveau reçoive du sang.
2) Faire de l'exercice physique : l'objectif est d'avoir "un esprit sain dans un corps sain".
3) Veiller à son sommeil : pendant le sommeil, le cerveau transfère la mémoire à court terme à la mémoire à long terme pour s'efforcer de résoudre des problèmes. Essayez de dormir 7 à 9 heures par nuit.
4) Se désintoxiquer : éliminer les toxines intérieures et extérieures qui peuvent endommager le cerveau.
5) Apprendre : faire participer le cerveau à des activités stimulantes. Lire, réfléchir, discuter, résoudre des énigmes. "Nourrissez votre esprit avec de grandes pensées, car vous n'irez jamais plus haut que ce que vous pensez". Benjamin Disraeli.
6) Jouer : les enfants sont de féroces apprenants parce qu'ils jouent ; ils jouent avec les idées.
7) Réfléchir : profitez de la solitude pour réfléchir, lire, écrire, etc. La lecture vous nourrit, l'expression orale s'articule sur des idées nouvelles et l'écriture devient plus précise.
8) Réduire le stress : le stress réduit le fonctionnement du cerveau ; on ne peut pas bien réfléchir sous l'effet du stress, les hormones de stress ont un effet toxique qui entraîne la mort des neurones. Contrôlez votre tension artérielle.
9) Aimer : soyez compatissant, attentionné, engagez-vous dans des communications collaboratives. Aimez votre travail.
10) S’alimenter sainement : évitez la malbouffe, le sucre, la farine, etc.
From: L. Michael Hall 2023 Neurons #18 April 17, 2023 Healthy Aging #3
Les croyances sur le vieillissement en bonne santé
Aussi étrange que cela puisse paraître, vos croyances jouent un rôle déterminant dans votre façon de vieillir. Il existe des croyances facilitantes aux effets thérapeutiques que vous pouvez adopter et des croyances aux effets toxiques, que vous chercherez à découvrir et modifier.
Voici quelques catégories de croyances :
- les croyances identitaires (en rapport avec qui vous êtes),
- les croyances de causalité (en rapport avec la cause de quelque chose)
- les croyances d'équivalence (en rapport avec ce qui est égal et équivalent à quelque chose),
- les croyances contributives (ce qui contribue à quelque chose),
- les croyances assomptives (ce que vous supposez exister sans vous poser de questions), etc.
Croyances identitaires : "Je suis diabétique". "Je suis alcoolique. »
Croyances de causalité : "Les choses qui vont mal me dépriment". "Lorsque vous perdez un être cher, vous devez faire votre deuil pendant deux ans ou plus." "S'il y a des crises cardiaques dans votre famille, vous aurez probablement une crise cardiaque."
Croyances d'équivalence : "Un diagnostic de cancer est une condamnation à mort".
Croyances contributives : "J'ai fumé pendant des années avant d'arrêter, je vais probablement avoir un cancer du poumon".
Croyances hypothétiques : "Mon grand-père a fumé énormément tous les jours de sa vie et il a vécu jusqu'à 90 ans. »
Les distinctions entre pensées et croyances
Avec la neuro-sémantique, nous savons que si une pensée peut influencer la façon dont votre corps réagit, une croyance est un ordre donné à votre système nerveux. C'est pourquoi une croyance crée une prophétie auto-réalisatrice et commence à faire advenir ce que nous craignons. C'est ce qui rend une croyance tellement plus puissante qu'une simple pensée. Vous pouvez penser toutes sortes de choses sans vous faire de mal. Mais si vous croyez quelque chose de limitant, de toxique, de dysfonctionnel ou de dangereux, cette croyance activera tous vos nombreux systèmes nerveux pour essayer de la rendre réelle. C'est ce processus d'actualisation qui pose problème.
Jetons un œil quelques instants à ce processus d'actualisation pour le comprendre. La raison pour laquelle une simple pensée ne causera pas de dommage sémantique est que vous pouvez essayer une pensée sans y croire. Ce n'est qu'une pensée. Cela n'active donc aucun engagement envers la pensée. Il en va différemment d'une croyance. Après avoir confirmé qu'une pensée est réelle, actuelle ou factuelle, la croyance informe l'ensemble de la neurologie que la réalité est telle ou telle. En réponse, votre système nerveux autonome, votre système immunitaire, votre système nerveux sympathique, etc. entrent en action pour vous aider à vous adapter à la réalité (enfin, à votre perception de la réalité). C'est pourquoi une pensée confirmée (une croyance) peut amener votre corps à créer des ulcères, des maux de tête, des maux de dos, des accidents vasculaires cérébraux, des crises cardiaques, et bien d'autres choses encore.
Les effets des croyances sur notre système corps-esprit
En conclusion, soyez attentif à ce que vous croyez ! Ce que vous croyez peut avoir des effets radicaux sur votre système corps-esprit-émotion. L'une des solutions les plus efficaces pour réfléchir sur vos croyances, est le modèle de pensée critique de la PNL, le méta-modèle du langage. En tant qu'outil de réflexion, le méta-modèle vous permet de réfléchir de manière critique aux choses que vous pensez et croyez et de contrôler la qualité de vos pensées afin qu'elles soient plus exactes et plus précises. Les schémas de changement de croyance constituent un autre outil efficace. Il s'agit de processus permettant de transformer une croyance limitante en une croyance facilitante.
Anne Harrington décrit dans son livre The Cure Within : A History of Mind-Body Medicine, une histoire tirée d'un journal de psychiatrie de 1957, un récit qui est source de nombreux questionnements. On a diagnostiqué chez M. Wright un lymphosarcome, un cancer des ganglions lymphatiques. "Des tumeurs, dont certaines de la taille d'une orange, infestaient son cou, son aine et ses aisselles. Il ne répondait plus aux thérapies conventionnelles. C'est alors qu'il apprend l'existence d'un nouveau médicament expérimental, le Krebiozen, et il est "persuadé qu'il s'agit de son remède miracle". Le vendredi, il supplie son médecin de lui faire une injection. Le lundi, le médecin a été accueilli par M. Wright qui "se promenait dans le service, bavardant joyeusement". Les tumeurs avaient "fondu comme des boules de neige sur un poêle chaud".
M. Wright a poursuivi son étonnante guérison jusqu'à ce qu'il lise dans les journaux des articles contradictoires sur l'efficacité du Krebiozen. Sa confiance ébranlée, il a rechuté. Son médecin l'a alors convaincu que l'injection initiale était défectueuse et lui en a administré une autre, qui était en fait de l'eau distillée. Il se rétablit de façon encore plus spectaculaire que lors de la première injection et rentre chez lui, "en pleine forme". Plus tard, lorsque M. Wright a lu que l'American Medical Association avait dénoncé le Krebiozen comme étant un médicament sans valeur thérapeutique, il a rechuté une fois de plus, fut admis à l'hôpital et mourut deux jours plus tard.
Quoi qu'il en soit, il est évident que son esprit a joué un rôle important dans sa guérison et ses rechutes. Ce qu'il croyait a en quelque sorte activé son système corps-esprit, à la fois à son avantage et à son détriment.
From: L. Michael Hall 2023 Neurons #19 April 24, 2023 Healthy Aging #4
Vieillissement sain et intentionnalité
Pour vivre et vieillir en bonne santé, il faut avoir une bonne raison de vivre. Viktor Frankl l'a découvert dans un camp de concentration. Il a remarqué que ceux qui avaient une raison de vivre ou quelqu'un pour qui vivre étaient capables de vivre plus longtemps et mieux que ceux qui n'en avaient pas. S'ils n'avaient pas de raison de vivre, ils avaient tendance à abandonner, à déprimer et leur corps devenait moins apte à supporter le stress de la vie dans les camps de concentration.
Une raison de vivre active votre intentionnalité
Lorsque vous avez une raison de vivre, vous activez votre intentionnalité. C'est la partie de votre cerveau, votre cortex préfrontal, qui vous permet de vivre en vous projetant vers l’avant, en vous orientant vers les valeurs et les objectifs qui vous donnent de l'énergie et de la motivation. Cette partie nous crie : "Ne prenez jamais votre retraite !". La retraite, comme nous l'a appris la science médicale, est mauvaise pour la santé, elle nuit au bien-être et surtout à la capacité de vieillir avec énergie et vitalité.
Une étude européenne portant sur 16 827 sujets grecs, hommes et femmes, suivis pendant 12 ans, a montré que ceux qui prenaient une retraite anticipée avaient un taux de mortalité 51 % plus élevé que ceux qui continuaient à travailler. Une étude portant sur 3 500 employés de Shell Oil a également montré que ceux qui prenaient leur retraite à 55 ans avaient deux fois plus de risques de mourir au cours des dix années suivantes que ceux du même âge qui continuaient à travailler. (The Longevity Revolution, Public Affairs, 2008).
La solution consiste à utiliser votre intentionnalité pour vous fixer des buts permanents qui vous donneront une raison de vous lever le matin. L'intentionnalité est votre capacité interne à définir des intentions, c'est-à-dire à fixer des objectifs que vous vous efforcerez ensuite d'atteindre. Lorsque vous cessez d'aspirer à quelque chose, tout votre système se désactive et vous vieillissez. Si vous faites cela, vous n'avez plus aucune raison de vivre.
Par conséquent, bien avant d'atteindre "l'âge de la retraite" (quelle expression toxique !), fixez-vous des objectifs et des buts qui vous font sortir du lit et vous donneront une raison d'utiliser votre énergie. Utilisez votre intentionnalité pour fixer des buts qui vous donneront une direction à votre avenir. Fixez des buts qui vous permettront de vivre pour quelque chose qui va au-delà de vous-même, qui vous transcende, vous et les vôtres. Ceux qui n'y parviennent pas finissent par se contenter d'essayer de rester occupés, et les statistiques sur la durée de vie après la retraite montrent que les gens ne vivent que quelques années avant de mourir. La nature humaine exige que nous vivions pour quelque chose, quelque chose d'assez grand et d'assez audacieux pour activer notre système esprit-corps-émotion.
Le rôle de l’intentionnalité sur notre santé
De plus en plus d'études suggèrent aujourd'hui que c'est le sens et la raison d’être qui nous permettent de vieillir en bonne santé. "Une étude menée en 2005 auprès de 12 650 Hongrois d'âge moyen a montré que ceux qui estimaient que leur vie avait un sens présentaient des taux de cancer et de maladies cardiaques nettement inférieurs à ceux qui estimaient que leur vie n’avait pas de sens » Une autre étude portant sur des centenaires japonais a mis en évidence un trait commun, à savoir le fait d'avoir une raison de se sortir du lit le matin.
L'intentionnalité apparaît jouer un rôle important chez les personnes qui ont une vie spirituelle. Le docteur Herold G. Koenig, du centre médical de l'université Duke, écrit : "Les personnes qui ont le sentiment que leur vie s'inscrit dans un plan plus vaste et qui sont guidées par leurs valeurs spirituelles ont un système immunitaire plus fort, une tension artérielle plus basse, un risque moindre d'infarctus et de cancer, et elles guérissent plus vite et vivent plus longtemps."
Une étude publiée en 1999 dans la revue Demography a suivi 20 000 Américains. Elle a révélé que ceux qui fréquentaient régulièrement l'église vivaient en moyenne 7 ans de plus que les autres, et 14 ans de plus pour les Noirs. La raison ? La foi donnait un sens à leur vie.
From: L. Michael Hall 2023 Neurons #20 May 1, 2023 Healthy Aging #6
Vieillissement en bonne santé et ligne du temps
En vous invitant à distinguer l'âge du vieillissement, j'ai précédemment posé la question de votre âge. "Quel âge avez-vous ? "Quel âge avez-vous mentalement ? Quel âge avez-vous sur le plan émotionnel ? Sur le plan comportemental ? Sur le plan relationnel ? Si vous ne connaissiez pas votre âge chronologique, quel âge auriez-vous ?". Ces questions impliquent que nous soyons à des âges différents dans différents aspects de notre expérience. Il y a donc plusieurs possibilités. Vous pouvez être jeune mentalement et vieux chronologiquement. Vous pouvez être jeune sur le plan émotionnel, mais vieux sur le plan mental. Vous pouvez être jeune dans vos activités et vieux sur le plan émotionnel. Alors, quel âge avez-vous ?
S’autoriser à étendre sa ligne du temps
Après l’apprentissage de la PNL et l’écriture d’un livre sur la ligne du temps, Adventures in Time (1997), j'ai décidé vers la quarantaine de prolonger ma ligne de temps. Ayant travaillé en thérapie avec des personnes dont la ligne du temps était courte, par exemple n’allait pas au- delà la cinquantaine ou la soixantaine en raison de certaines croyances acquises ("dans notre famille, les hommes meurent dans la cinquantaine"), j'ai décidé d'étendre ma ligne du temps jusqu'à 100 ans. Peu après, j'ai lu que des centurions centenaires avaient terminé le marathon de New York ; quatre d'entre eux l'ont fait en 1997. C'est ainsi que j'ai étendu mon horizon à 120 ans. Plus tard, en lisant dans le domaine de l'anatomie humaine que "sauf maladie ou accident, le corps humain devrait pouvoir fonctionner sainement jusqu'à 140 ans", j'ai prolongé mon horizon temporel jusqu'à 140 ans.
C'est fou ? Ridicule ? Probablement ! D'autant plus que personne n'a jamais vécu aussi longtemps. Et surtout, personne dans ma famille n'a jamais vécu au-delà de 92 ans, et encore moins jusqu'à 100 ans. Mais qu'est-ce que ça peut bien faire ? J'ai vérifié l'écologie de l'idée : cela ferait-il du mal à quelqu’un ? Cela ne ferait-il pas de mal ? Cela ne ferait-il pas de dégâts ? Lorsque j'ai compris que cela ne serait en aucun cas néfaste, j'ai imaginé ma ligne temporelle jusqu'à 140 ans.
Soudain, j'ai ressenti des changements. D'abord et avant tout, le changement le plus fort que j'ai ressenti a été : "Je ne suis qu'un enfant de 47 ans." Si 140 est la durée de vie, cela signifie que l'âge mûr ne commence pas avant 70 ans. Il me reste donc plus de deux décennies avant de devoir décider ce que je ferai "quand je serai grand". Un jour, quelqu'un m'a demandé : "Quel âge avez-vous ?" Pendant de nombreuses années, j'ai répondu : "30 à 35 ans, quelque part dans cette fourchette". Lorsque j'ai atteint la soixantaine, j'avais l'impression d'approcher les 40 ans. Ce qui est étrange, c'est que je n'ai jamais eu l'impression d'avoir mon âge chronologique, j'ai toujours été plus jeune.
Vivre à son rythme et sans regret
Un autre aspect intéressant du temps est apparu. Je ne me suis jamais sentie pressée par le temps. J'ai toujours eu l'impression d'avoir beaucoup de temps. Cela provenait de deux sources, d'abord de l'extension de ma ligne du temps et ensuite de l'expérience et de l'utilisation du "méta-état du génie" et de concentration que nous utilisons en neuro-sémantique. Dans les années 1990 et après, j'ai modifié ma façon de lire, d'étudier et d'écrire pour travailler sur un seul projet à la fois. J'ai cessé de lire deux livres ou plus en même temps. Curieusement, ma productivité a doublé ou triplé et, malgré un emploi du temps chargé, je ne me suis jamais sentie bousculée.
En prolongeant mon horizon temporel, j'ai également pris conscience d'une autre chose. Si, par hasard, je vivais jusqu'à 100 ans ou plus, je ne voulais pas vivre dans le regret de ne pas avoir fait ce qu'il fallait pour vieillir avec énergie et vitalité. Même si j'avais toujours fait de l'exercice, j'avais désormais une autre raison importante de faire de l'exercice de manière cohérente et régulière. J'avais appris quelque part qu'il fallait exercer le tronc en faisant des redressements assis, des abdominaux, des levées de jambes, etc. Plus tard, j'ai porté ce chiffre à 300 fois ou plus. Aujourd'hui, c'est ainsi que je commence chaque journée.
Bien sûr, aucun d'entre nous ne savons combien de temps nous vivrons. Des accidents se produisent tout le temps et, compte tenu de l'imprévisibilité des choses, aucun d'entre nous n'a de garantie pour une seule journée, ni de garantie pour demain. Mais si vous et moi avons de la chance, si nous ne sommes pas tués dans une tempête, un accident de voiture ou autre événement, si nous ne souffrons pas des centaines de maladies qui peuvent être fatales et si nous continuons à vivre, quelle sera notre expérience intérieure ? Vieillirez-vous sainement et serez-vous encore jeune de cœur à 100 ans ?
La prolongation de votre horizon temporel influencera vos croyances et vos valeurs, réajustera vos intentions et affectera même votre perception de vous-même. Pour prolonger votre horizon, vous devrez peut-être vous autoriser à "survivre à vos parents et/ou à vos grands-parents". Cela arrête souvent les gens. Ce que j'ai entendu dans les années 1990 m'a fait comprendre que la durée de vie que vous inscrivez sur votre ligne du temps est une question de croyance. Et dans ces conditions, qu'aimeriez-vous croire ? Si vous ne connaissiez pas votre âge, quel âge auriez-vous ?
From: L. Michael Hall 2023 Neurons #21 May 8, 2023 Healthy Aging #7
Suite de l'article : La neuro-sémantique du vieillissement en bonne santé- partie 2
Michael Hall, Ph.D., est un entrepreneur qui vit dans les montagnes Rocheuses de l'ouest du Colorado. Pendant 20 ans, il a dirigé un cabinet de thérapie privé et pendant 10 ans un centre de formation à la PNL. Au début des années 1990, il s'est orienté vers l'expertise en modélisation et, à partir de là, il a créé de nombreux modèles de PNL et de neurosémantique, dont le modèle des méta-états. Hall a étudié et travaillé avec Bandler, écrivant plusieurs livres pour lui et sur la PNL : The Spirit of NLP (1996), Becoming More Ferocious as a Presenter (Devenir plus féroce en tant que présentateur), Time For a Change (Le temps du changement), etc.
Le docteur MIchael Hall est titulaire d'un doctorat en psychologie cognitive et comportementale de l'Union Institute University, à Cincinnati (Ohio). Sa thèse portait sur le langage de quatre psychothérapies (PNL, RET, thérapie de la réalité, logothérapie) à l'aide des formulations de la sémantique générale. Il est intervenu à la Interdisciplinary International Conference (1995) en pour présenter une intégration de la PNL et de la sémantique générale. Il est titulaire d'une maîtrise en conseil clinique et en psychologie de l'université Regis de Denver (Colorado) et d'une licence en gestion des ressources humaines. Avant cela, il a obtenu une maîtrise en littérature et langue bibliques.
Auteur prolifique, le Dr Hall a écrit 58 livres, 30 autres livres en série, plus de 100 articles publiés et il est reconnu comme un formateur et un développeur de premier plan dans le domaine de la PNL. Parmi ses modèles, le plus remarquable est le modèle des méta-états, ainsi que le modèle de la matrice, les axes de changement, etc. Michael a cofondé, avec le Dr. Bob Bodenhamer, la Neuro-Semantics® en 1996, un domaine qui se concentre sur le sens et la performance.
En tant que modélisateur d'expertise, le Dr Hall a réalisé 27 projets de modélisation qui incluent la modélisation de la résilience, de la conscience autoréflexive, de la "pensée", de l'excellence en communication, de la vente, de la persuasion, de l'apprentissage accéléré, de la création de richesse, des femmes dans le leadership, de la forme physique et de la santé, des cultures, du leadership, de la collaboration, et bien plus encore.