Le psychiatre Daniel Amen partage les trois apprentissages majeurs qu’il a pu faire avec ses collègues de l’analyse de 83000 Scans cérébraux. Pour ce passionné d’imagerie cérébrale et de psychiatrie, il existe un formidable potentiel de changement de vie de génération d’individus.
L’imagerie cérébrale qui étudie les flux et activités sanguines (SPECT) montre comment le cerveau fonctionne. Cet outil fut présenté aux psychiatres en 1991 comme moyen de les aider à rassembler plus d’informations objectives sur leurs patients. Cet outil et la double compétence de Daniel Amen a révolutionné sa vie et pendant 22 ans, car il a réuni avec ses collègues la plus grande banque mondiale de scanners cérébraux de patients venant de 93 pays.
Une souffrance psychologique peut s’observer dans le cerveau
L'outil SPECT nous apprend qu’une activité trop élevée ou trop faible s’observe surtout à travers la forme du cerveau. Chez des personnes en souffrance (Alzheimer, Addictions, TOC, épilepsies) on peut voir les détérioration cérébrale et les trous d’activité. "A la conférence SPECT de 1992, des chercheurs se sont offusqués que des psychiatres cliniciens comme moi puissent utiliser l’imagerie cérébrale. Pourtant sans imagerie cérébrale, les psychiatres d’hier et d’aujourd’hui établissent des diagnostics comme en 1840 quand A. Lincoln était déprimé". L’imagerie montre qu’il y a une meilleure façon de procéder.
Savez-vous que les psychiatres, contrairement aux autres spécialistes, sont les seuls à ne presque jamais observer l’organe qu’ils étudient ? La ou les autres spécialiste observent, les psychiatres devinent et font des suppositions sur ce dont leurs clients ont besoin. Le Dr Amen dit qu'avant l'imagerie cérébrale, il a eu l’impression de travailler à l’aveugle avec ses patients et qu'il était horrifié à l’idée d’en blesser certains par des traitements inappropriés.
Le comportement pathologique est l’expression d’un problème mais n’est pas le problème.
L'outil SPECT nous apprend que des maladies telles que le TDAH, l’anxiété, la dépression, les addictions, ne sont pas l’expression d’un simple ou unique déséquilibre cérébral mais de lésions forts diverses. Par exemple deux patients ayant les mêmes symptômes de dépression auront des cerveaux très différents, l’un avec une faible activité, l’autre avec une forte activité. Comment est-il possible de les traiter sans voir leur cerveau ? Les traitements doivent être adaptés à chaque individu et non à un groupe de symptômes
L’imagerie montre aussi qu’un léger traumatisme d’un enfant peut être la cause majeure d'une maladie mentale qui va ruiner sa vie. Mais sans observations, les psychiatres ne le sauront jamais et les traitements prescrits, médicamenteux ou psychothérapeutiques peuvent être cruels pour des patients, alors que ces derniers ont surtout besoin d’une rééducation comportementale.
Le comportement est l’expression d’un problème mais n’est pas le problème.
Les chercheurs ont démontré que des lésions cérébrales non diagnostiquées sont des causes majeures de marginalités, d’addictions, de dépressions, d’attaques de panique, de TDAH et de suicide. Le Dr Amen a montré que le cerveau des délinquants et criminels est dysfonctionnel et qu’une récupération était souvent possible. Il propose cette idée révolutionnaire d’évaluer et traiter les cerveaux dysfonctionnels des détenus pour les réhabiliter et les réinsérer dans la société tout en économisant beaucoup d’argent.
On peut changer le cerveau des individus pour changer leur vie
L'outil SPECT nous apprend surtout, après 22 ans de recherches et 83000 imageries, que nous pouvons changer entièrement le cerveau des individus par un entrainement cognitif et une réhabilitation cérébrale. Et quand vous le faites, vous changez leur vie. Un individu n’est jamais coincé dans son cerveau initial et il est possible d’améliorer le fonctionnement d’un cerveau. L’étude réalisée sur les cerveaux des joueurs de foot américains montre que l’on peut améliorer les fonctions cérébrales dans 80 % des cas. Quand on a le privilège de changer le cerveau de quelqu’un, on change sa vie et celle les générations à venir.
Transcription et synthèse de JL Monsempès
Source : https://youtu.be/esPRsT-lmw8