La science propose de développer quatre compétences qui au quotidien amélioreront notre bien-être
Les experts anticipent une crise croissante des problèmes de santé mentale en raison du stress prolongé lié à la pandémie COVID-19. Dans un récent sondage de la Kaiser Family Foundation réalisé en juillet 2020, 53 % des adultes américains ont déclaré que leur santé mentale avait été affectée par l'inquiétude et le stress liés à la pandémie, contre 32 % en mars. L’article récemment publié dans les Proceedings of the National Academy of Sciences par des chercheurs de l'université du Wisconsin-Madison tente d’apporter une réponse à cette situation de stress collectif, en présentent les compétences spécifiques qui peuvent être acquises.
Le cadre proposé est basé sur des preuves scientifiques qui suggèrent que le bien-être peut être cultivé par une pratique quotidienne. Selon Christy Wilson-Mendenhall du Center for Healthy Minds de l'Université du Wisconsin-Madison et co-auteur de l'article. "Traditionnellement, la recherche en psychologie se concentre sur le traitement des maladies mentales. Nous espérons élargir l’échange en proposant de cultiver le bien-être à n'importe quel stade, même lorsque l'on est relativement en bonne santé. Ces compétences nous aident à être plus résistants dans des moments comme ceux que nous vivons actuellement".
Le cadre se concentre sur quatre composantes étudiées en laboratoire et dont l’amélioration lors d’une formation a été démontrée:
1) la conscience, ou l'attention à son environnement et aux indices internes tels que les sensations, pensées et sentiments corporels ;
2) la connexion, ou l'appréciation, la gentillesse et la compassion ;
3) l’introspection, qui consiste à encourager la curiosité et la connaissance de soi
4) le but de vie, la compréhension de ses valeurs et motivations.
La conscience, et en particulier la méta-conscience (être conscient que l'on est conscient), semble diminuer le stress, augmenter les émotions positives, et cette conscience peut être renforcée par des pratiques d'entraînement mental telles que la méditation. La prise de conscience aide à freiner certains effets néfastes de la distraction qui altère la fonction cognitive et augmente les réactions de l'organisme au stress liées à l'inflammation et au vieillissement. Le but de vie, est quelque chose que les gens peuvent appliquer au quotidien. Le but est associé à des résultats biologiques et physiques positifs pour la santé.
" De nombreuses personnes ignorent même l’existence des qualités d'un esprit sain et la possibilité de les entraîner", déclare Cortland Dahl, l'auteur principal de l'article. "Nous ne les (les qualités) considérons pas comme des compétences. Nous sommes nombreux à penser que nous sommes faits pour être comme ci ou comme ça, mais en réalité, ces qualités sont bien plus faciles à acquérir et à maîtriser par la formation que nous le pensons. Cette manière de considérer l'esprit humain nous donne beaucoup de pouvoir - nous pouvons apprendre à être aux commandes de notre propre esprit".
Le nouveau cadre apporte la preuve que les gens peuvent surmonter les hauts et les bas de la vie avec une résilience, et que le cerveau et le corps peuvent changer et s'adapter. Ce cadre complète d'autres modèles en se concentrant spécifiquement sur les preuves scientifiques des dimensions du bien-être qui peuvent être enseignées et apprises afin que les gens s'épanouissent.
"Nous ne sommes pas nés d'une certaine manière figée. Notre cerveau, notre système nerveux et notre biologie peuvent être façonnés. C'est un point de vue très optimiste : il existe de nombreuses façons d'influencer notre esprit, notre cerveau et notre corps pour le mieux".
Wilson-Mendenhall et Dahl notent qu'un important travail reste à faire pour comprendre comment le cadre peut être appliqué dans les différentes cultures et étudié dans divers groupes de personnes. Les idées du cadre ont une profonde historique dans des contextes contemplatifs bien antérieurs à la capacité de la science occidentale à les étudier. S’il est pertinent de supposer leur importance, la façon dont elles sont présentées dans les interventions de santé mentale qui vont de l'avant, peut varier selon les cultures et les contextes et nécessite donc une attention supplémentaire.
Les références à la méditation et à d'autres interventions de bien-être sont "proches du mot sport", déclare Richard Davidson, co-auteur de l'étude et directeur du Center for Healthy Minds, le professeur de psychologie et de psychiatrie William James and Vilas : "Une taille unique ne convient pas à tous". "Différents types de méditation font différentes choses pour votre cerveau, tout comme différents sports déclenchent différents changements dans votre corps. Vous pouvez entraîner votre esprit sur différents piliers qui vont au-delà de la pratique de la pleine conscience ou même de la gratitude".
Par exemple, le pilier de l'introspection, explique M. Davidson, "consiste simplement à devenir curieux de vos propres pensées et opinions préconçues. Votre cerveau n'est pas figé. Vous pouvez remettre en question vos propres hypothèses et préjugés, et cela a un potentiel énorme pour guérir les divisions que nous observons dans la société d'aujourd'hui". Les recherches futures exploreront comment le cadre peut aider les personnes à développer leur résilience et comment ce cadre pourrait être utilisé pour traiter des troubles de santé mentale comme la dépression. D'autres projets de recherche du Center for Healthy Minds et de l'UW-Madison utilisent actuellement ce cadre, mis en œuvre par le biais d'une application mobile, et qui s'avère prometteur jusqu'à présent.
Commentaires pour les coachs de santé
Les quatre pilliers du bien-être ou de la résilience au quotidien malgré les aléas de la vie, se retrouvent dans l'état génaratif de Stephen Gilligan
Cet état génératif comporte l'alignement entre trois éléments clés
- un état Coach selon le modèle de Robert Dilts : Centrage, Ouverture, Attention consciente, Connexion et Hospitalité/accueil
- la formulation d'une intention ou but de vie
- une connexion au ressources du champ d'information et d'énergie auxquel nous appartenons
Sources
Cortland J. Dahl, Christine D. Wilson-Mendenhall, Richard J. Davidson. The plasticity of well-being: A training-based framework for the cultivation of human flourishing. Proceedings of the National Academy of Sciences, 2020; 202014859 DOI: 10.1073/pnas.2014859117
University of Wisconsin-Madison. "Research provides tools for achieving the 'how' of well-being in daily life." ScienceDaily. ScienceDaily, 7 December 2020. <www.sciencedaily.com/releases/2020/12/201207150454.htm>.
