Une étude montre une réduction des scores de dépression, d’anxiété, de stress , ainsi qu'une augmentation des scores de bien être chez les 30 participants Japonais d’une formation de praticien PNL de 10 jours
Cette étude réalisée en 2019 cherchait à évaluer les effets d’une formation de praticien PNL sur la santé mentale de travailleurs japonais. Si de nombreuses approches ont été adoptées au niveau national et organisationnel pour améliorer la santé mentale des travailleurs japonais, ces derniers souffrent toujours de taux élevés de problèmes de santé mentale. Malgré ses applications dans le monde entier, les effets de la programmation neuro-linguistique (PNL) sur la santé mentale n’ont pas été suffisamment évaluée. Cette étude pilote vise donc à savoir si une formation en PNL peut contribuer à améliorer la santé mentale.
L’étude a été réalisée au japon chez 30 participants d’une formation de praticien PNL de 10 jours (5 week-end sur trois mois). Les participants étaient des salariés japonais, âgés de plus de 18 ans (15 hommes et 15 femmes de 41,5 ans en moyenne), et ayant donné leur consentement.
La formation de praticien PNL a été assurée par quatre formateurs différents compétents, et son contenu a porté sur les systèmes de représentation, la construction du rapport, l'ancrage, les modèles de langage, les recadrages, les sous-modalités, les stratégies et la communication de l’hypnose, avec des apports théoriques, une démonstration et une pratique. Les participants devaient rendre cinq rapports pour les inciter à réfléchir à leur apprentissage. Cette formation étant le cours d'entrée dans la PNL, il n'y avait pas de prérequis, hormis la maîtrise du japonais. 27 des 30 participants (89%) ont assisté aux dix jours de formation, et trois autres ont assisté à huit jours et suivi les leçons de rattrapage.
Les participants qui présentaient avant le début de la formation un score considéré comme « normal » sur les échelles de dépression, d'anxiété et de stress n’ont pas été intégrés dans l’étude. De même les participants qui prévoyaient de suivre ou suivaient une autre formation liée à la santé mentale pendant les six mois de l'expérience ont également été exclus.
La méthodologie de l’étude a consisté à évaluer le niveau de santé mentales des participants, sur quatre critères à partir des échelles DASS-21 (Pour la dépression, l’anxiété et le stress) et de l'échelle WEMWBS (Warwick-Edinburgh-échelle de bien-être mental), avant et immédiatement après la fin de la formation PNL, puis trois mois après la fin de la formation.
Les résultats de l’étude montrent que les scores moyens de dépression et de stress ont diminué de manière significative, et les scores de bien-être mental ont augmenté de manière significative entre les évaluations réalisées avant et après la formation, et entre les évaluations réalisées avant la formation et trois mois après la fin de la formation. Il n'y avait pas de différence significative entre l’évaluation de fin de formation et celles réalisées trois mois après.
Les implications pratiques de l’étude : les résultats suggèrent que cette formation de PNL a été efficace pour l’amélioration de la santé mentale des travailleurs japonais, et que les effets positifs sur le bien-être mental ont été maintenus. Cette étude menée par des formateurs et chercheurs connaissant bien la PNL, est la toute première à évaluer de façon empirique les effets d’une formation PNL réglementée sur la santé mentale des travailleurs japonais. Cette formation pourrait être propice à l'amélioration de la santé mentale de la main-d'œuvre japonaise. Des études à plus grande échelle et/ou contrôlées sont nécessaires.
Les limitations de l’étude
Elles concernent a) l’absence de groupe contrôle, b) le fait que l’ensemble des participants ont payé des frais de formation, ce qui peut apporter un biais de surévaluation des effets positifs de la PNL. ; c) le style de formation en groupe utilisé en PNL peut créer un biais positif pour les participants japonais qui appartiennent à une culture collectiviste dans laquelle la conscience de groupes est forte. Par conséquent, le simple fait de se réunir à plusieurs reprises avec des personnes ayant des objectifs et des problèmes similaires peut avoir réduit leurs problèmes de santé mentale.
Les points de discussion apportés par les auteurs
Des études de qualité méthodologique acceptable ont rapporté des effets similaires à ceux de l'étude actuelle. L'étude de Simpson et Dryden (2011) a comparé les effets de la dissociation visuelle/kinesthésique (VKD) et ceux de la thérapie comportementale rationnelle-émotive chez des patients souffrant de troubles paniques : si les deux groupes ont montré des effets significatifs, les effets ont été plus importants dans le groupe VKD.
L’étude de Sahebalzamani (2014) a montré que cinq séances PNL de deux heures amélioait la santé mentale générale, la dépression et l'anxiété de 52 étudiants en soins infirmiers et sages-femmes. Et H. Maslakpak et al. (2015) déclare que le stress professionnel de 30 infirmières a diminué de manière significative après 18 séances de PNL de trois heures, par rapport à un groupe de contrôle passif.
Kotera et Van Gordon, 2019) déclarent que des cadres supérieurs japonais ayant suivi une formation certifiante en PNL ont rapporté que la PNL améliorait leur santé mentale au travail et celle de leurs collaborateurs (Kotera et Van Gordon, 2019).
L’absence de renforcement des effets entre la fin de la formation et le suivi, incite à apporter des ajustements au contenu des formations PNL. Une des raisons peut être liée aux difficultés à pratiquer les compétences de la PNL dans la vie quotidienne ou sur un lieu de travail. Des compétences PNL brèves et faciles à mettre en pratique devraient être présentées aux participants. De plus, des séances de suivi en ligne de la PNL sont suggérées, pour revisiter les compétences de la PNL et améliorer davantage le bien-être mental des participants (Kotera et Sweet, 2019). Les différences non significatives entre la post-formation et le suivi peuvent mettre en évidence la nature holistique du bien-être mental, qui doit être soutenu sur le lieu de travail et par le style de vie des employés (Matsalla et Warners, 2012). Il peut donc peut être difficile d'améliorer le bien-être mental par la seule formation. Par exemple, les travailleurs japonais qui font régulièrement de l'exercice ont signalé une meilleure santé mentale que ceux qui ne le font pas (Yoshikawa et al., 2016). De même, une culture organisationnelle fondée sur la confiance est associée à un meilleur bien-être mental au travail (Zak, 2011). Ces variables devraient être prises en compte parallèlement aux effets de la formation sur le bien-être mental à l'avenir.
Commentaires
Le succès des formations en PNL vient de expérimentation de ses outils, techniques et modèles, et de la possibilité d'évaluer immédiatement ses bénéfices en termes de réduction de niveau de stress et d'augmentation du bien-être. Et c'est bien ce que la plupart des participants viennent chercher. Ce travail est original car il a été réalisé en marge des méthodologies habituelles en matière de recherche dans lesquelles ont évalue en général les effets d'une technique unique, dont l'application est standardisée, dans une indication bien précise. Alors que cette étude pilote a évalué l'effet du "paquet PNL" sur la santé mentale. Car le "paquet PNL" comporte de nombreux facteurs de réussite tels que la relation entre les participants et avec le formateur. Les critiques ne manqueront pas de dire que l'étude n'est pas valable car la corrélation n'a pu être établie entre une technique PNL précise et l'amélioration du bien être, et aussi que le cout du traitement des inconforts psychologiques par une formation PNL est trop important pour être généralisé. Cependant on est en droit de penser que si la formation à un impact sur le bien être psychologique, cet effet va se répercuter dans de nombreux aspects de la vie de la personne.
Sources
NLP for Japanese Workers' Mental Well-Being: Pilot Study ; Kotera, Y. & Sheffield, D. (2019). NLP for Japanese Workers' Mental Well-Being: Pilot Study. Mental Health Review Journal. doi: 10.1108/MHRJ-09-2018-0030.