Se concentrer sur des sentiments positifs dans les situations d'adversité prolonge l'espérance de vie
Le stress psychologique est malsain, et de nombreux travaux scientifiques ont montré qu'il pouvait réduire l'espérance de vie. Du moins, si vous êtes incapable de gérer votre stress. Le psychologue américain Daniel Mroczek, de la Northwestern University, a découvert que les hommes qui restent positifs malgré les événements stressants vivent plus longtemps que ceux qui perdent leurs sentiments positifs.
Les chercheurs ont demandé à 181 hommes âgés de 58 à 88 ans de tenir un journal pendant huit jours en 2002. Les hommes ont noté quotidiennement si des événements stressants s'étaient produits et ils ont noté leurs ressentis. Ce journal a permis aux chercheurs d'établir le profil psychologique de chaque homme. En 2012, les chercheurs ont identifié les hommes qui étaient encore en vie, puis ont tenté de déterminer s'il existait une relation entre le profil des hommes et leur probabilité de mourir.
Selon la littérature scientifique, les émotions positives augmentent les chances de survie et les émotions négatives les chances de décès. Les chercheurs n'ont cependant pas retrouvé ces corrélations dans leur étude.
Le stress psychologique est en effet néfaste et peut réduire l'espérance de vie, surtout si vous n'êtes pas en mesure de le gérer. Le psychologue américain Daniel Mroczek a montré que les hommes qui restent positifs malgré les événements stressants vivent plus longtemps que ceux qui perdent leurs sentiments positifs. Il a toutefois identifié des corrélations entre l'espérance de vie et la manière de réagir aux événements stressants. C'est ce qu'on appelle la réactivité émotionnelle.
Les chercheurs ont fait la distinction entre la réactivité émotionnelle positive et négative. La réactivité émotionnelle positive signifie que vous êtes moins optimiste, heureux, optimiste, satisfait ou content après un événement stressant. Vous éprouvez moins de sentiments positifs. La réactivité émotionnelle négative signifie qu'après un événement stressant, vous êtes plus triste, plus solitairel, plus en colère ou plus anxieux. Vous éprouvez davantage de sentiments négatifs.
Les chercheurs ont découvert que la réactivité émotionnelle négative n'augmentait ou ne diminuait pas de manière significative le risque de décès, tandis que la réactivité émotionnelle positive réduisait de manière significative le risque de décès. Les chercheurs ont conclu que les événements négatifs et le stress psychologique ne jouent pas un rôle important dans la détermination de l'espérance de vie. Ce qui est plus pertinent, c'est la façon dont vous faites face à ces événements. Et il ne s'agit pas tant de censurer ses sentiments et de supprimer les émotions négatives que de s'accrocher aux émotions positives.
Les psychologues appellent cette capacité "résilience". Les personnes résilientes, c'est-à-dire capables de maintenir des émotions positives face aux revers, s'adaptent plus facilement et reprendre leur vie en main plus aisément. "Cette étude montre qu'un processus émotionnel dynamique, contrairement à une mesure statique des émotions, permet de prédire la mortalité", écrivent les chercheurs. "Elle laisse entendre qu'un aspect potentiellement fructueux mais peu étudié du traitement des émotions est important pour la santé et la longévité."
"La façon dont on réagit émotionnellement aux événements stressants peut être aussi importante que la façon dont on se sent en général pour influencer la santé physique et la longévité."
Commentaires pour les coachs de santé
L'étude montre que face à l'adversité, la perte de ressentis positif (optimisme, bonheur, contentement, satisfaction) est bien plus importante que l'augmentation des émotions négatives (plus triste, plus seul, plus en colère ou plus anxieux). Il faut donc en déduire que la résilience vient de la capacité maintenir des émotions positives face à l'adversité. La résilience c'est comme rouler brutalement sur une route pleine de trous. Dans ce cas, il convient d'avoir de bon amortisseurs émotionnels (contre la peur, la colère, la tristesse) et garder le cap sur le chemin à suivre (pour rester optimiste et satisfait) avec l'assurance que l'on garde le contrôle et que l'on maintient la bonne directon (la ou on veut aller dans sa vie)
Sources
Emotional Reactivity and Mortality: Longitudinal Findings From the VA Normative Aging Study ; Daniel K. Mroczek, Robert S. Stawski, Nicholas A. Turiano, Wai Chan, David M. Almeida, Shevaun D. Neupert ; The Journals of Gerontology: Series B, Volume 70, Issue 3, May 2015, Pages 398–406, https://doi.org/10.1093/geronb/gbt107