Les ruminations mentales sont associées au stress, aux troubles du sommeil, aux relations conflictuelles, à la baisse d'énergie et aux troubles de l'humeur.
"J’aurais pu… j’aurais dû… il fallait…il aurait du.." ce sont les phrases préférées des ruminants mentaux. En dehors des ressassements, inquiétudes, contrariétés… les "ruminations mentales" sont-elles nuisibles ? Certaines personnes se concentrent sur leur avenir, alors que d’autres sont scotchées aux événements de leur passé qu’elles ressassent sans fin, alors que ce n’est pas bon pour leur santé, comme le démontre une étude menée par les université d’état de Floride et d’Arkansas. L’étude a comparé les conséquences d’une pensée focalisée sur les difficultés du passé ou sur les représentations du futur. Sur les 600 salariés (Cols blancs et bleus) interrogés, 20 % ont été considérés comme des « ruminants » et 40 % comme des « penseurs tournés vers l’avenir », le reste comme « mixtes » à des degrés divers.
Les résultats montrent que le groupe des « ruminants du passé» par rapport aux autres groupes, expriment une myriade de symptômes au travail : 30 % de stress en plus, 40 % de troubles du sommeil en plus, 25 % de proactivité en moins, 35% de relations conflictuelles en plus, 50 % de troubles de l’humeur (tristesse, dépression, isolement) en plus.
Les auteurs déclarent « S’il est naturel et prévisible au travail de faire le point sur ce qui s'est bien passé, ce qui s'est passé, et ce qui peut être amélioré,… à un moment donné ce qui a été considéré comme à la fois bien et mal doit être escamoté pour donner la priorité à l'avenir "…"Malheureusement, ce processus est beaucoup plus facile pour certains que pour d’autres"
Les chercheurs suggèrent plusieurs solutions pour aider ceux qui sont incapables de laisser aller le passé de façon saine. Par exemple se donner un laps de temps limité pour délibérer de l'événement de la journée, puis de développer des relations avec des salariés plus tournés vers le futur, et enfin de rechercher ce qu’il pourrait y avoir de positif et précieux dans toute interaction, au lieu de rechercher ce qui peut être source de tristesse, de regrets, ou de ce qui peut affecter le travail.
Commentaires pour les coachs de santé
Il est certain qu'une orientation passé génère plus souvent de la tristesse, des regrets, du chagrin, de la honte, de la culpabilité, de la rancune que du bonheur. La rumination mentale a une fonction positive, celle de nous dissocier (et nous protéger) de nos peurs et de nos angoisses existentielles les plus profondes. Un certain nombre de schémas de pensée (ou méta-programmes PNL) semblent associés à la « rumination » mentale (et non aux « ruminants » ce qui évoque les niveaux identitaires) Par exemple: a) une orientation sur le passé, avec plus de « procédures » que « d’options », c’est-à-dire que le présent est conditionné par les événements du passé. Donc pour que le présent soit plus conforme à ce que je souhaite, il faut refaire et s'acharner à transformer le passé !!! b) Puis une plus forte tendance à la « réaction-réflexion » qu’à la « proactivité-action ». c) Et enfin une plus forte tendance au « s’éloigner de » et « Mismatching » qu’au « aller vers » et « matching ».
Que recommander aux excellents ruminants ? Probablement de modéliser ceux qui ne ruminent pas et qui ont un mode de fonctionnement mental approprié à la situation. Sinon aider le sujet à s’auto-modéliser en trouvant les situations cognitive et émotionnelle dans lesquelles il est tourné vers le futur et ancrer cette ressource pour la rendre disponible pour les situations ou c’est utile. Et si cela ne marche pas, retrouver la situation de "peur racine" ou la personne a installé cette « état de rumination » et y amener des ressources pour recadrer l’événement initial. Ou enfin…. apprendre à ruminer le bonheur ?
Sources :
Looking back and falling further behind: The moderating role of rumination on the relationship between organizational politics and employee attitudes, well-being, and performance". Christopher C. Rosen, Wayne A. HochwarterOrganizational Behavior and Human Decision Processes, 2014; 124 (2): 177
Let it go: How rumination makes what's bad a whole lot worse. ScienceDaily, 21 August 2014.