La compagnie d’un chien est associée à une espérance de vie plus longue, surtout chez les survivants d'un infarctus ou d'un accident vasculaire cérébral.
Possèder un chien est associée à une réduction de 33% du risque de décès prématuré chez les survivants d'un infarctus vivant seuls, et une réduction de 27 % chez les survivants d'un AVC vivant seuls, comparativement aux personnes qui ne possèdent pas de chien. Avoir un chien est associé à une réduction de 24 % du risque de mortalité toutes causes confondues et à une réduction de 31 % du risque de décès par crise cardiaque ou accident vasculaire cérébral comparativement aux non-propriétaires de chiens.
Des études antérieures avaient montré que les propriétaires de chiens présentaient une réduction des facteurs de risques cardiaques et des événements cardiovasculaires. De plus, ces études apportent des données de qualité pour montrer que la possession d’un chien est associée à une réduction de la mortalité cardiaque et toutes causes confondues. Si ces études non randomisées ne peuvent "prouver" que la possession d'un chien mène directement à une réduction de la mortalité, elles apportent certainement de nombreux et solides arguments à cet égard.
Les recherches antérieures ont également démontré l’impact négatif de l'isolement social et du manque d'activité physique sur la santé, et comment la possession d'un chien pouvait réduire l'isolement social, améliorer l'activité physique et même abaisser la tension artérielle, ce qui portait les chercheurs à croire que les propriétaires de chiens pouvaient avoir de meilleurs résultats cardiovasculaires que les non propriétaires. Les chercheurs de la méta-analyse ont donc voulu déterminer comment la possession d’un chien pouvait affecter la survie des patients après un événement cardiovasculaire majeur.
Pour cela, les chercheurs ont comparé les suites cliniques des crises cardiaques ou d’accidents vasculaires cérébraux chez des propriétaires de chiens et des non-propriétaires, à partir des données de santé fournies par le registre national suédois des patients. Les patients étudiés étaient des résidents suédois âgés de 40 à 85 ans ayant subi une crise cardiaque ou un AVC ischémique entre 2001 et 2012. Comparativement aux personnes qui ne possédaient pas de chien, les chercheurs ont constaté que pour les propriétaires de chiens :
- Le risque de décès chez les patients victimes d'une crise cardiaque vivant seuls après une hospitalisation était de 33 % inférieur, et de 15 % inférieur chez ceux vivant avec un partenaire ou un enfant.
- Le risque de décès chez les patients victimes d'un AVC vivant seuls après une hospitalisation était de 27 % inférieur et de 12 % inférieur chez ceux qui vivaient avec un partenaire ou un enfant.
Dans l'étude, près de 182 000 personnes ont subi une crise cardiaque, dont près de 6 % étaient des propriétaires de chiens, et près de 155 000 ont subi un AVC ischémique, dont près de 5 % étaient des propriétaires de chiens. La propriété d’un chien a été confirmée par les données de l'Office suédois de l'agriculture (l'enregistrement de la propriété des chiens est obligatoire depuis 2001) et de la Swedish Kennel Club (tous les chiens de race sont enregistrés depuis 1889).
La diminution du risque de décès associé à la possession d'un chien pourrait s'expliquer par une augmentation de l'activité physique et une diminution de la dépression et de la solitude, deux facteurs liés à la possession d'un chien dans des études antérieures. "Nous savons que l'isolement social est un facteur de risque important de détérioration de la santé et de décès prématuré. Des études antérieures ont montré que "es propriétaires de chiens sont moins isolés socialement et ont plus d'interactions avec les autres", a déclaré Tove Fall, D. V. M., professeur à l'Université d'Uppsala en Suède. De plus, garder un chien est une bonne motivation pour l'activité physique, ce qui est un facteur important pour la réhabilitation et la santé mentale.
Si cette étude s'appuie sur un vaste échantillon, des erreurs potentielles de classification sur la propriété des chiens dans les couples vivant ensemble, le décès d'un chien et le changement de propriétaire pourraient avoir eu une incidence sur les résultats de l'étude. "Les résultats de cette étude suggèrent les effets positifs de la possession d'un chien chez les patients ayant subi une crise cardiaque ou un AVC. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer une relation de cause à effet et formuler des recommandations sur la prescription de chiens à des fins de prévention. De plus, du point de vue du bien-être animal, les chiens ne devraient être acquis que par des personnes qui ont le sentiment d'avoir la capacité et les connaissances nécessaires pour donner une bonne vie à l'animal".
Les résultats d'une autre étude sont issues d'une méta-analyse de 10 études distinctes, et portant sur plus de 3,8 millions de patients. Sur les 10 études examinées, 9 comprenaient une comparaison des résultats de mortalité toutes causes confondues chez les propriétaires de chiens et les non-propriétaires, et 4 comparaient les résultats cardiovasculaires chez les propriétaires et les non-propriétaires de chiens. Les chercheurs ont constaté que par rapport aux non-propriétaires, les propriétaires de chiens montraient :
- 24 % de réduction du risque de mortalité toutes causes confondues ;
- 65 % de réduction du risque de mortalité après une crise cardiaque ; et
- 31 % de réduction du risque de mortalité due à des problèmes cardiovasculaires.
"Le fait d'avoir un chien était associé à une augmentation de l'exercice physique, à une baisse de la tension artérielle et à un meilleur profil de cholestérol dans les rapports précédents ", a déclaré Caroline Kramer, M.D. Ph.D., professeure adjointe de médecine à l'Université de Toronto et endocrinologue et clinicienne scientifique au Leadership Sinai Centre for Diabetes au Mount Sinai Hospital, une composante du Sinai Health System. "Ainsi, on s'attend à ce que les gens qui possédaient des chiens vivent plus longtemps et que leur risque de décès cardiovasculaire soit également plus faible".
"Nos résultats suggèrent que le fait d'avoir un chien est associé à une vie plus longue. Nos analyses n'ont pas tenu compte des facteurs de confusion tels qu'une meilleure forme physique ou un mode de vie généralement plus sain qui pourraient être associés à la possession d'un chien. Les résultats, cependant, ont été très positifs ", a déclaré le Dr Kramer. "La prochaine étape sur ce sujet serait une étude interventionnelle pour évaluer les résultats cardiovasculaires après l'adoption d'un chien et les avantages sociaux et psychologiques de la propriété du chien. En tant que propriétaire de chien, je peux dire que l'adoption de Roméo (le Schnauzer miniature de l'auteur) a augmenté le nombre de mes pas et mon activité physique chaque jour, et a rempli ma routine quotidienne de joie et d'amour inconditionnel".
Sources :
Mwenya Mubanga, Liisa Byberg, Agneta Egenvall, Erik Ingelsson, Tove Fall. Dog Ownership and Survival After a Major Cardiovascular Event. Circulation: Cardiovascular Quality and Outcomes, 2019; 12 (10) DOI: 10.1161/CIRCOUTCOMES.118.005342
American Heart Association. "Dog ownership associated with longer life, especially among heart attack and stroke survivors." ScienceDaily. ScienceDaily, 8 October 2019. <www.sciencedaily.com/releases/2019/10/191008083121.htm>.