La façon dont vous percevez le monde prédit en partie l'âge que vous pourrez atteindre.
Des psychologues de l'université Trinity Western au Canada ont publié les résultats d'une étude dans le Journal of Aging Research, qui montrent que les septuagénaires qui "croient en un monde juste" sont beaucoup moins susceptibles de mourir que les personnes du même âge qui ne croient pas que le monde soit un endroit honnête et juste.
Les chercheurs ont demandé à 440 hommes et femmes âgés de 65 à 87 ans s'ils pensaient obtenir ce qu'ils méritaient dans ce monde. En outre, les psychologues ont questionné la perspective du futur et la continuité du futur des sujets.
Pour évaluer la perspective du futur, les chercheurs ont demandé aux sujets s'ils pensaient avoir une longue vie devant eux.
Pour évaluer la continuité de soi dans le futur, ce qui est un peu plus complexe, les chercheurs ont cherché à savoir si les sujets considéraient leur moi futur comme valable et s'ils reconnaissaient leur moi actuel dans leur moi futur. Selon les chercheurs, croire que l'on sera encore là par exemple dans dix ans, que l'on sera alors en parfaite santé et que ce sera aussi agréable qu'aujourd'hui est une facette de la croyance en un monde juste.
Enfin, les chercheurs ont également évalué le niveau de méfiance des sujets vis-vis des autres. C'est le contraire de la croyance en un monde juste.
Les chercheurs ont revu leurs sujets six ans et demi après les questionnements. Ils ont découvert que sur les 33,3 % des sujets qui avaient la plus forte croyance en un monde juste, 79,6 % étaient encore en vie. Sur les 33,3 % de sujets ayant la croyance la plus faible en un monde juste, 70,7 % étaient toujours en vie. Cela signifie que parmi les sujets ayant une forte croyance en un monde juste, le risque de mourir était de 43,3 % inférieur à celui des sujets ayant une faible croyance en un monde juste.
Des analyses similaires ont montré qu'une forte perspective temporelle future et un fort degré de continuité de soi dans le futur réduisaient la probabilité de mourir de 36 et 26,6 % respectivement.
La méfiance à l'égard des autres est liée à une probabilité plus élevée de mourir. La probabilité de mourir des sujets qui se méfiaient de leur entourage était inférieure de 27,6 % à celle des sujets qui avaient une attitude plus positive envers les personnes qui les entouraient.
Une attitude positive envers le monde et vos semblables est susceptible de vous aider à vivre plus longtemps, concluent les chercheurs.
"Les interventions visant à renforcer les croyances des individus en un monde juste à un âge plus précoce et à encourager la continuité du soi futur au début de l'âge adulte pourraient motiver les gens à se préoccuper davantage de ce qu'ils peuvent devenir à un âge plus avancé, ce qui pourrait contribuer à maintenir les gens en bonne santé plus longtemps et ainsi réduire le risque de mortalité", écrivent-ils.
Commentaires pour les coachs de santé
Selon les résultas de cette étude, croire en un monde juste est source de longévité et de santé. Nous sommes ici au coeur des questions abordées au cours du coaching de bien-être. Comment favoriser cette croyance que l'on peut vivre dans un monde plus bienveillant qu'hostile ? Albert Einstein disait "La décision la plus importante que nous prenons est de savoir si nous croyons vivre dans un univers amical ou hostile." Un travail simple utile peut consister à créer une mémoire du futur:
- Imaginer d'aller le plus loin possible dans le futur, dans un environnement très bienveillant, en ressentant le bien-être de vivre un âge très âgé.
- Puis se retourber vers son passé en se demandant qu'elles ont été les croyances/ressources qui ont permis d'aboutir à ce futur désiré (agé et en bonne santé) ;
- Ancrer cet état, revenir au présent et imaginer revire son futur en bonne santé et la certitude nouvelle que viellir peut être une belle et bonne chose.
Sources
Cognitive beliefs and future time perspectives: predictors of mortality and longevity
Prem S Fry, Dominique L Debats; J Aging Research . 2011;2011:367902. doi: 10.4061/2011/367902. Epub 2011 Oct 3.
PMID: 21977322 PMCID: PMC3185260 DOI: 10.4061/2011/367902
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21977322/