Un mur végétal extérieur aux bâtiments peut contribuer à protéger les gens contre le stress, selon une nouvelle étude
Les bienfaits de la nature sur la santé mentale et le bien-être sont reconnus depuis longtemps. Aujourd'hui, une équipe de psychologues de NTU Singapour a utilisé la réalité virtuelle (RV) pour examiner si la verdure verticale pouvait avoir un effet tampon sur le stress (capacité à modérer les conséquences néfastes du stress) dans un environnement urbain.
À l'aide de casques de réalité virtuelle, 111 participants ont été invités à marcher dans une rue virtuelle pendant cinq minutes. Les participants ont été répartis au hasard entre une rue comportant des rangées de plantes vertes (par exemple, sur les balcons, les murs et les piliers des bâtiments) et une rue où seuls les bâtiments avaient des murs peints en vert à la place des plantes vertes. Les environnements virtuels utilisés dans l'étude ont été développés par l'équipe de recherche de NTU.
Afin de renforcer la réalité de l'expérience, un bruit de circulation intense était diffusé lorsque les participants marchaient dans la rue virtuelle. La variabilité de la fréquence cardiaque, qui est un indicateur physiologique du stress, était surveillée en permanence à l'aide d'un électrocardiogramme (ECG) portable.
L'étude a montré que les personnes ayant vu des bâtiments uniquement peints en vert ont subi une augmentation significative du stress, comme l'a montré une mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque, tandis que les personnes qui ont vu les bâtiments avec des plantes vertes n'ont subi aucun changement de stress.
Après l'expérience, les participants ont répondu à un questionnaire qui évaluait leurs émotions positives (p. ex., intérêt, excitation) et négatives (p. ex., contrariété, hostilité), ainsi que le niveau d'anxiété qu'ils ressentaient.
Les participants ont déclaré se sentir moins positifs lorsqu'ils traversaient la rue dont les bâtiments n'étaient recouverts que de murs verts, tandis que ceux qui traversaient la rue dont les bâtiments étaient recouverts de plantes n'ont pas déclaré se sentir plus ou moins positifs.
Selon les chercheurs, les résultats publiés dans la revue Landscape and Urban Planning ont des répercussions sur le bien-être des personnes vivant dans les zones urbaines et peuvent orienter les efforts de verdissement des villes.
Les murs de verdure peuvent contribuer à abaisser la température ambiante, ce qui réduit la consommation d'énergie des systèmes de refroidissement. Ils peuvent également réduire les émissions de carbone et atténuer l'effet de "l'îlot de chaleur urbain", phénomène selon lequel les centres-villes connaissent des températures beaucoup plus élevées que les zones moins peuplées en raison d'un manque de verdure et d'une forte concentration de structures bâties.
Les auteurs affirment que les résultats de l'étude incite les urbanistes à adopter le concept de "conception biophilique", une approche de l'architecture qui cherche à rapprocher les gens de la nature et qui est privilégiée dans des villes telles que Singapour, Wellington (NZ) et San Francisco.
Le chercheur principal de l'étude, le professeur associé Lin Qiu a déclaré : "Avec l'urbanisation, on s'attend à ce que de plus en plus de personnes vivent dans des zones urbaines à l'avenir. Il est donc important que les urbanistes et les architectes comprennent les facteurs qui peuvent contribuer à un mode de vie sain, car l'aménagement urbain peut avoir un impact direct sur la qualité de vie de la population. Nos travaux peuvent orienter les efforts visant à rendre les villes plus vertes, en montrant comment la verdure verticale peut être un moyen viable d'intégrer la nature dans notre environnement bâti et de promouvoir la santé mentale."
La co-auteure principale de la recherche, Sarah Chan, ajoute : "Nos résultats ont des implications pratiques importantes pour la planification et la conception des villes, en particulier pour les zones urbaines à forte densité confrontées à des contraintes foncières. Elles prouvent que les systèmes verticaux de verdure peuvent contribuer à modérer les conséquences néfastes du stress.
L'équipe de recherche de la NTU prévoit d'utiliser la réalité virtuelle pour étudier l'impact psychologique de l'utilisation de la nature dans l'architecture, par exemple l'utilisation de matériaux naturels comme le bois par rapport au béton.
Commentaires pour les coachs de santé
Une vaste revue de la littérature scientifique confirme les effets positifs du contact avec la nature sur la santé globale, dont une réduction du stress et de l’anxiété. « Des bienfaits physiologiques et psychologiques ont été démontrés de manière éloquente par différentes études qui reposent sur des méthodologies scientifiquement éprouvées. J’ai été étonné par la solidité des constats et j’en conclus que la médecine pourrait faire plus de place aux espaces verts dans ses méthodes de traitements et ses prescriptions. Les effets de l’exposition à la nature sur la santé globale des individus présentent un vaste potentiel de recherche et j’espère vraiment avoir la chance de poursuivre des travaux dans cette direction », déclaré le Dr Bherer, professeur titulaire au département de médecine de l’Université de Montréal et directeur adjoint scientifique à la direction de la prévention de l’Institut de cardiologie de Montréal.
Les résultats démontrent que l’interaction avec la nature apporte des bienfaits importants tels que :
- Une réduction de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle
- Une réduction de l’activité nerveuse sympathique et des niveaux de cortisol (moins de stress)
- Une augmentation de l’activité nerveuse parasympathique (meilleure relaxation)
- Une réduction de l’anxiété
- Une diminution (à confirmer) de la dépression, des émotions négatives, de la fatigue
Sources
Vertical greenery buffers against stress: Evidence from psychophysiological responses in virtual reality. Sarah Hian May Chan, Lin Qiu, Gianluca Esposito, Ky Phong Mai. Landscape and Urban Planning, 2021; 213: 104127 DOI: 10.1016/J.LANDURBPLAN.2021.104127
Vertical greenery can act as a stress buffer. ScienceDaily. ScienceDaily, 6 July 2021.